Francophonie: une langue commune en attendant une union économique
Présent dans une centaine de pays, le français est la langue quotidienne ou la seconde langue de 270 millions d’usagers dans le monde. Elle est la plus apprise après l'anglais, une des langues des organisations internationales, et la quatrième d’internet.
Le français se situe aujourd’hui au 6e rang mondial derrière le mandarin, l’anglais, l’espagnol, l’arabe et le hindi. Un classement appelé à évoluer. Le français pourrait devenir la 4e langue parlée dans le monde à l’horizon 2060, avec plus de 700 millions de locuteurs, selon les projections de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie). 80% des francophones vivront alors en Afrique.
Le français comme langue étrangère
49 millions de personnes apprennent le français comme langue étrangère, avec une progression notable en Angola, Argentine, Chine, Egypte, Inde, Mozambique, Tunisie et Philippines. C’est également la première langue étrangère enseignée au Nigeria et au Ghana, pays anglophones entourés de pays francophones. Au Nigeria, on parle l'haoussa, l’igbo, le yoruba et le kanouri, mais l’anglais est la langue nationale du pays. De même, le français est la langue commune en Afrique de l’Ouest et la langue de l’intégration économique.
Au-delà d’une zone d’influence culturelle, la France aimerait faire de la Francophonie un levier économique. Les pays francophones et francophiles produisent aujourd’hui 16% du PIB mondial. Une richesse produite essentiellement par les pays industrialisés (Belgique, Canada, France, Luxembourg et Suisse). Demain, les pays du Maghreb et de l’Afrique sub-saharienne pourraient représenter un moteur de croissance porté par une population jeune et un rattrapage économique. Cette analyse repose sur l’idée que le partage d’une même langue favorise les échanges commerciaux entre pays. Une réalité que l’on constate dans le monde anglophone ou lusophone.
Le modèle lusophone
L’économie portugaise bénéficie par exemple d’investissements brésiliens et angolais qui prennent le marché portugais comme un tremplin vers le reste de l’Europe. En outre, Les jeunes Portugais partent vers ces pays en pleine croissance (Angola, Brésil, Mozambique) qui ont besoin d’architectes et d’ingénieurs.
Le rapport Attali sur la Francophonie recommande de jeter les bases d’une Union économique francophone. Forte de 270 millions d’habitants, cette zone de coprospérité économique donnerait une nouvelle profondeur diplomatique et économique à la France. Elle serait bénéfique aux pays en développement, avec l’accès à des technologies avancées et des échanges universitaires de haut niveau. A l’image de la Grande-Bretagne et de son Commonwealth, la France n’a pas renoncé à sa grandeur passée, avec la langue et la culture comme géographie économique.
Une réalité qu’il faut toutefois relativiser. Malgré une langue commune, le Brésil, devenu une grande puissance économique, n’a pas sauvé le Portugal de sa perte d’influence. Quant à la Chine, elle n'a pas attendu de développer ses centres Confucius (apprentissage du mandarin) pour avancer ses pions en Afrique.
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