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Grèce : malgré l'incertitude, les migrants tentent leur chance à Lesbos

En Grèce, les premières expulsions de migrants vers la Turquie, prévues par l’accord de Bruxelles signé vendredi, ne devraient pas intervenir avant le 4 avril. Le temps de dépêcher sur place les juges, traducteurs et douaniers européens nécessaires pour organiser ces renvois dans un cadre légal.
Article rédigé par Géraldine Hallot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Des réfugiés sur l'île de Lesbos en Grèce © Alkis Konstandinidis / Reuters)

L’Europe s’y est engagée : chaque migrant arrivé en Grèce depuis ce dimanche pourra faire une demande d’asile qui sera examinée individuellement. S'ils sont déboutés, les demandeurs seront automatiquement expulsés vers la Turquie.

Sur l’Ile de Lesbos, la situation a évolué : les laissez-passer ne sont plus délivrés automatiquement aux Syriens, car eux aussi pourront être expulsés dans les prochaines semaines.

 

"Je veux juste vivre en paix, sentir que je suis un être humain. Si on me renvoie en Turquie, ce ne sera pas le cas"
— Alla Akash, réfugié syrien

  

Devant le centre d’enregistrement (hotspot) des migrants de Lesbos, cela s’est joué à peu de choses près. Alla Akash, 23 ans, étudiant en économie originaire de Damas, a posé le pied sur l’île à 5 heures du matin ce dimanche, quelques heures seulement après l’entrée en vigueur de l’accord. Il a donc la permission de circuler. "On ne sait pas si on obtiendra ou non un laissez-passer, dit-il. Moi, je veux juste vivre en paix, sentir que je suis un être humain comme les autres. Et si on me renvoie en Turquie, ce ne sera pas le cas. J’aurais déjà pu mourir dix fois ! J’ai du mal à croire que je suis encore en vie", lâche-t-il.

Une demande d'asile à l'issue incertaine

Alla Akash va donc faire une demande d’asile, comme le veut la nouvelle procédure, sans vraiment savoir si elle sera acceptée ou non. Cela vaut pour lui comme pour les 600 migrants arrivés depuis dimanche à Lesbos. Un travail de titan attend les autorités grecques, prévient le député Georgios Pallis : "On attend des spécialistes du droit d'asile, si l'on n'obtient pas ces renforts, on perdra le contrôle de la situation. Il faut que les demandes d'asile soient examinées dans les temps et dans les meilleures conditions, cela fait partie de l'accord. J'espère que les renforts vont vite arriver" , déclare-t-il.

L’Union européenne a promis d’envoyer 4000 agents en renfort. Pour l'instant, ils ne sont toujours pas arrivés à Lesbos.

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