George Katrougalos, eurodéputé de Syriza : "Nos positions sont à l'opposé de celles du Front national"
La présidente du Front national a appelé de ses vœux une victoire du parti de gauche anti-austérité grec lors des législatives de dimanche.
Le parti grec anti-austérité Syriza suscite de l'espérance, et pas seulement dans les rangs de la gauche de la gauche française. Dans les colonnes du Monde daté du mercredi 21 janvier, Marine Le Pen déclare "espérer" la victoire du parti de gauche radicale mené par Aléxis Tsípras lors des élections législatives grecques organisées dimanche. Un succès qui, selon elle, marquerait "la reprise en main des peuples contre le totalitarisme de l’Union européenne et de ses complices, les marchés financiers".
Interrogé par francetv info, George Katrougalos, eurodéputé membre de Syriza, réagit à ce soutien dont il se serait bien passé.
Francetv info : Marine Le Pen a indiqué aujourd'hui qu'elle "espérait" la victoire de votre parti lors des élections législatives grecques. Quelle est votre réaction ?
George Katrougalos : Nos positions sont diamétralement opposées. Il est vrai que Marine Le Pen critique, comme Syriza, les politiques d'austérité menées en Europe. Mais les solutions que nous proposons sont tout à fait opposées aux siennes ! Nous militons pour une Europe sociale, des libertés et des droits sociaux garantis, quand la vision du Front national est xénophobe et réactionnaire.
Quels sont vos principaux points de désaccord ?
Sur les questions migratoires, bien sûr, mais aussi sur les questions économiques. Nous proposons par exemple une législation européenne plus efficace pour lutter contre les paradis fiscaux, quand Marine Le Pen et le Front national militent pour un retour à un nationalisme économique. Nous ne croyons pas qu'il soit possible de combattre les dangers de la mondialisation par le repli sur soi.
Il faut également se souvenir qu'en 2011, le Front national soutenait le parti grec d'extrême droite Laos, dont certains membres ont intégré le gouvernement qui a continué les politiques d'austérité. Marine Le Pen et Syriza incarnent donc deux options différentes pour l’avenir de l'Europe. Et je crois que les élections de dimanche seront une preuve que les sociétés européennes préfèrent choisir une option progressiste plutôt qu'une option réactionnaire.
Quel message souhaitez-vous adresser à l'opinion publique européenne, avec le scrutin de dimanche ?
Nous sommes à un moment historique, à la fois pour la Grèce et pour l'Europe. Les politiques d'austérité qui ont dévasté mon pays sont les mêmes qui conduisent l'Union européenne à la stagnation et à la déflation. J’espère que la Grèce deviendra le miroir de l'Europe en choisissant une option qui marque un retour à des racines sociales et démocratiques.
C'est exactement le contraire de ce que Marine Le Pen propose. Quoi de commun entre elle et Jaurès, entre le Front national et les fondateurs d'une Europe et d'une France sociales ?
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