Grèce : l'incendie d'Eubée est "lentement en train d'être maîtrisé", selon le maire d'une localité de l'île
"Nous avons vu la lumière du soleil pour la première fois depuis des jours", a déclaré Yiannis Konzias, maire d'Istiaia.
Les flammes continuent de faire des ravages. Des centaines de pompiers continuaient de combattre d'énormes feux de forêt en Grèce, mercredi 11 août, qui ont laissé des centaines de personnes sans toit et fait d'immenses dégâts. Avec l'aide de renforts étrangers, les pompiers grecs sont toujours à l'œuvre sur l'île d'Eubée et dans la péninsule du Péloponnèse, en terrain difficile.
"Je pense que nous pouvons dire que le front des incendies est lentement en train d'être maîtrisé", a déclaré à la télévision publique ERT Yiannis Kontzias, le maire d'Istiaia, une petite ville d'Eubée. "Hier, nous avons vu la lumière du soleil pour la première fois depuis des jours", a-t-il ajouté, en référence aux énormes nuages de fumée qui recouvraient l'île.
La situation était plus précaire dans la montagneuse région de Gortynia, riche en forêts denses et profonds ravins, dans le Péloponnèse. Selon Christos Lambropoulos, gouverneur adjoint de la région d'Arcadie, située dans la péninsule, les secours concentrent leurs efforts pour éviter que le feu n'atteigne le mont Ménale, surmonté d'une épaisse forêt. "Les villages n'ont pas l'air en danger pour le moment (...) mais les conditions changent d'heure en heure", a-t-il dit à ERT.
Les services de l'Etat critiqués
Trois personnes ont péri dans les incendies, survenus durant la pire canicule depuis des décennies en Grèce. Plusieurs pays, dont des membres de l'Union européenne, ont envoyé en renfort 21 aéronefs, 250 véhicules et plus de 1 200 pompiers.
Des voix se sont également élevées pour demander la démission des hauts fonctionnaires responsables des secours, qui en juin encore assuraient que le pays était bien préparé. Les moyens étaient "meilleurs que jamais auparavant", mais "nous avons fait face à une situation opérationnellement unique, avec 586 feux en huit jours durant le pire phénomène météo depuis quarante ans", s'est justifié mardi le ministre adjoint de la Protection civile, Nikos Hardalias. Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a demandé pardon aux Grecs, lundi, pour les "possibles erreurs" étatiques.
Outre la destruction de centaines d'habitations et un coup dur aux maigres forêts grecques, l'économie locale est sinistrée. "Nous avons perdu le mois d'août, qui aurait soutenu les gens pour l'année à venir. (...) Le tourisme local a été détruit, la plupart [des visiteurs] sont partis, déplore le maire Yiannis Kontzias. Les dégâts sont énormes, et le désastre environnemental aura des répercussions économiques pendant des décennies."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.