Grèce : Tsipras maintient le référendum, Hollande et Merkel en désaccord sur le timing des négociations
Au cours d'une journée chargée en rebondissements mardi, la Grèce a formulé une demande de nouvelle aide financière sur deux ans permettant de couvrir ses besoins financiers, soit environ 30 milliards d'euros, tout en restructurant sa dette.
En défaut de paiement depuis minuit, la Grèce a affirmé qu'elle était prête à accepter, avec des aménagements, les dernières propositions de ses créanciers afin d'obtenir un nouveau plan d'aide. Au cours d'une journée chargée en rebondissements mardi, Athènes a formulé une demande de nouvelle aide financière sur deux ans permettant de couvrir ses besoins financiers, soit environ 30 milliards d'euros, tout en restructurant sa dette. Ce serait son troisième plan d'aide.
"A première vue, les propositions sont plus faibles que celles proposées par les créanciers", a indiqué une source au fait des discussions, citée par l'AFP. Or, pour une aide de deux ans, les conditions associées devraient être "plus consistantes" que pour les plans d'aide accordés en 2010 et en 2012. Voici un résumé de la journée.
Merkel veut attendre le référendum pour régler le dossier grec
Sans attendre, le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, a appelé Athènes à "clarifier ses positions" avant d'éventuelles nouvelles négociations sur un renflouement du pays, estimant qu'il n'y avait à l'heure actuelle aucune "base pour discuter de mesures sérieuses".
La chancelière Angela Merkel a ajouté qu'il n'était pas question de chercher "un compromis à tout prix" avec la Grèce. "L'avenir de l'Europe n'est pas en jeu", a-t-elle estimé, répétant qu'il ne pourrait y avoir d'issue au dossier grec avant le référendum prévu en Grèce dimanche sur les mesures d'austérité proposées par les créanciers d'Athènes.
Hollande, lui, veut un accord "tout de suite"
Le président français François Hollande a jugé au contraire qu'on ne pouvait davantage "différer" un accord avec la Grèce. "Il faut être clair, l'accord, c'est tout de suite !" a-t-il déclaré, ajoutant qu'il ne voulait pas "la dislocation de la zone euro". "L'accord ne pourra pas être différé. Ça fait tellement de temps qu'on parle de cet accord, il faut qu'il vienne", a lancé le chef de l'Etat devant la presse, laissant poindre son agacement devant les nouvelles péripéties des négociations.
"Comme Européen, je ne veux pas la dislocation de la zone euro", a-t-il encore martelé, lors d'une visite de la Compagnie nationale du Rhône (CNR), soulignant que les "discussions qui se prolongent doivent être menées jusqu'au bout". "Si cet accord peut être trouvé avant le référendum, ça ne donnera plus grand sens à cette consultation", a-t-il noté. Pour François Hollande, le "risque" d'un référendum – "notamment si la réponse est le non" – serait "d'entrer dans une période de turbulence ou une période inconnue".
Tsipras appelle de nouveau à voter "non" au référendum
Après ces réactions, dans un message télévisé à la nation, le Premier ministre grec a confirmé la tenue du référendum de dimanche et a appelé les Grecs à voter non, ce qui sera, selon lui, "un pas déterminant pour un accord meilleur" par rapport aux dernières propositions des créanciers. Alexis Tsipras a réitéré qu'il continuerait les négociations avec les créanciers après le référendum.
"Le non ne signifie pas une rupture avec l'Europe, mais le retour à l'Europe des valeurs, le non signifie une forte pression" pour continuer les négociations, a-t-il dit. "Certains disent que j'ai un plan caché pour faire sortir le pays de l'UE en cas de non, c'est un mensonge", a-t-il martelé.
La nouvelle proposition grecque sera examinée dans une téléconférence des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe), mercredi après-midi.
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