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Les voitures allemandes, valeur refuge pour les Grecs

Face aux risques d’une sortie de la Grèce de la zone euro (Grexit), les Grecs de la classe moyenne ont vidé leurs comptes bancaires. Cachant de moins en moins ces sommes d’argent liquide sous leurs matelas ou dans un coffre-fort, ils préfèrent investir leurs économies dans des voitures neuves… allemandes.

Dominique Cettour-Rose

France Télévisions

Publié le 09/07/2015 11:57 Mis à jour le 09/07/2015 23:35

Temps de lecture : 2min

Une Porsche participant au rallye de voitures classiques Tour Amical à Thessalonique, le 13 mai 2014.

Les ventes d’automobiles neuves ont bondi de 47% en avril 2015. Face à la menace d’un retour de la drachme, elles font figure de valeur refuge pour de nombreux Grecs qui investissent plus particulièrement dans de puissants modèles allemands.

Les ventes de véhicules particuliers avaient déjà augmenté de 25% en 2014: 71.000 contre 58.000 en 2013.

La Russie avait connu une situation comparable fin 2014, lors de la dégringolade du rouble. En 2013, les Chypriotes, redoutant des ponctions massives de l'Etat pour éviter une faillite bancaire dans le pays, avaient eux aussi vidé leurs comptes et acheté des voitures. A l'époque, les immatriculations avaient augmenté d’un tiers sur une période de dix mois, selon Slate.

Ruée sur des biens tangibles
En Grèce, cette ruée sur des biens tangibles s’est accélérée depuis l’arrivée au pouvoir de Syriza. Elle concerne également, selon Slate, les sacs Chanel, les consoles de jeux Playstations et les ordinateurs Macs. Ces produits de luxe, comme les automobiles neuves, font figure de valeur refuge par temps de crise pour le Grecs de la classe moyenne supérieure. Les plus riches ont transféré une partie de leur fortune sur des comptes à l’étranger et réalisé des placements plus traditionnels comme l’immobilier et ont notamment investi à Londres.

En 2011 déjà, la population grecque s'étaient rendue en masse aux guichets des banques pour retirer ses économies à un moment où l’UE envisageait ouvertement une sortie du pays de la zone euro. Les Grecs sont soumis depuis 2010 à une cure d'austérité censée redresser les finances du pays surendetté et déficitaire mais qui a fait chuter leur niveau de vie et exploser le chômage.

Pour beaucoup d'entre eux, l’Allemagne est responsable de cette politique imposée par l’UE. Angela Merkel a d’ailleurs été plusieurs fois caricaturée en Hitler ou en uniforme militaire lors de manifestations anti-austérité dans le pays. Ce qui n'empêche pas les voitures allemandes d'avoir la cote auprès des Grecs.