Après la victoire du "non", le ministre des Finances grec démissionne
Yanis Varoufakis a annoncé son départ dans un billet de blog, publié lundi matin. Mais c'est bien Alexis Tsipras qui a pris la décision de sacrifier ce collaborateur qu'il avait jusqu'ici soutenu contre les critiques de ses partenaires européens
"Le ministère, c'est fini !" Yanis Varoufakis a pris tout le monde de court, au lendemain de la victoire du "non" au référendum grec, en annonçant sa démission du gouvernement grec dans un billet de blog (en anglais), publié lundi 6 juillet au matin.
"On m'a informé d'une certaine préférence de certains membres de l'Eurogroupe – et de partenaires associés – pour mon... 'absence' de leurs réunions, écrit le désormais ancien ministre des Finances. Le Premier ministre [Alexis Tsipras] a jugé que cette idée pourrait potentiellement l'aider à trouver un accord. Pour cette raison, je quitte le ministère des Finances aujourd'hui."
Un geste d'Alexis Tsipras envers ses créanciers
L'annonce surprise a été faite par l'iconoclaste universitaire, entré en politique il y a cinq mois, mais c'est bien Alexis Tsipras qui a pris la décision de sacrifier ce collaborateur qu'il avait jusqu'ici soutenu contre les critiques de ses partenaires européens. Largement victorieux lors du référendum, le Premier ministre fait ainsi un geste à l'égard de ses créanciers, avant un sommet franco-allemand à Paris, crucial pour l'avenir de la Grèce dans l'Europe.
Athènes est fermement convaincue que les négociations sur les réformes et les mesures budgétaires débattues avec l'UE et le FMI depuis cinq mois peuvent reprendre dès lundi. La situation est d'autant plus urgente que la Grèce n'a plus d'argent, ses banques sont fermées depuis une semaine et fragilisées par les récents retraits massifs de Grecs anxieux.
Un dernier tacle pour Bruxelles en partant
Yanis Varoufakis ne prendra donc pas part aux multiples réunions et discussions programmées après le référendum. Il retrouve la vie civile, comme le montre son profil Twitter, immédiatement mise à jour après sa démission. Sur le réseau social, il se présente à nouveau comme un "professeur d'économie", qui a "discrètement écrit des textes acadamiques pendant des années, poussé sur la scène publique à cause de la gestion inepte d'une crise inévitable par l'Europe". Une biographie comme un ultime pied de nez à ses anciens interlocuteurs.
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