Haïti : les "restavek", des enfants esclaves
Le séisme ayant dévasté Haïti il y a cinq ans a accéléré une pratique ancrée depuis longtemps dans la société haïtienne : l'esclavage d'orphelins recueillis dans des familles d'accueil.
Une adolescente timide qui cache une atroce souffrance. Christina est une "restavek", une enfant esclave d'Haïti. À 11 ans, elle a dû quitter son village pour la capitale Port-au-Prince. Ses parents, trop pauvres, l'ont confiée à une famille d'accueil qui depuis la maltraite et l'exploite.
"Là où je vis, je dois travailler tous les jours. Le matin, le soir, je dois faire la vaisselle, le ménage, la cuisine, le linge, m'occuper du bébé de la famille. Quand je fais quelque chose qui ne leur plaît pas, ils me battent (…). Je n'ai pas de libertés", témoigne la jeune fille au micro de France 3.
"À l'école, je me sens libre"
L'unique moment où Christina peut sortir de ses quatre murs, c'est pour aller à l'école, chaque matin. Peu de foyers accueillent les "restavek" de Port-au-Prince. "À l'école, je me sens libre. Je peux apprendre, jouer librement. Là où je vis, ce n'est pas le cas", ajoute l'adolescente.
Le foyer porte encore les stigmates du tremblement de terre. Depuis le séisme, le nombre de "restavek" a augmenté. Des milliers d'enfants se sont retrouvés livrés à eux-mêmes. Le nombre de structures en Haïti demeure largement insuffisant pour résorber le fléau des enfants esclaves.
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