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Hollande et Poutine d'accord sur les contrats, toujours pas sur la Syrie

François Hollande, en visite officielle de 24 heures en Russie, a tenu en début d'après-midi une conférence de presse aux côtés du président russe Vladimir Poutine au Kremlin. Peu de sourires entre les deux hommes, seulement une relation qualifiée de "franche", notamment au sujet de la question syrienne qui suscite les plus grandes divergences entre les deux pays.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Alexander Zemlianichenko Reuters)

Une grande salle, toute en dorures, du palais du Kremlin. Les deux présidents sont côte à côte, devant une large table sur laquelle plusieurs contrats viennent d'être signés. François Hollande et Vladimir Poutine affichent une mine grave, fermée, quand commence la conférence de presse commune.

Des investissements à intensifier

S'il y a un sujet sur lequel les deux chefs d'Etat semblent s'être accordés pendant le déjeuner qu'ils ont partagé, c'est bien l'économie. François Hollande, venu à Moscou en compagnie d'une quinzaine de chefs d'entreprises françaises (dont Total, Airbus ou encore Sanofi). Le but : intensifier les échanges entre les deux pays, mais surtout les investissements, dans les deux sens. Pas de grande annonce à ce sujet, mais toujours le même cérémonial de signature de contrats à la chaîne.

Pour parvenir à augmenter les investissements, un protocole d'accord a été signé entre la Caisse des dépôts et des Consignations (CDC), côté français, et le Fonds russe des investissements directs.

La Syrie, en des termes très diplomatiques

On le savait, la question du conflit syrien concentre les plus grandes divergences entre la France et la Russie. Elles ne se sont pas effacées par magie, mais elles ont été traitées par les deux présidents avec la plus grande délicatesse diplomatique. Les deux hommes s'accordent sur la nécessité de "préservation d'une Syrie unie" , selon Vladimir Poutine. Du côté de François Hollande, pas d'attaque frontale sur la stratégie russe vis-à-vis de l'allié syrien, mais un appel au "dialogue politique" en Syrie "qui fasse que l'opposition puisse discuter avec une partie qui puisse être acceptable" . Pour le président français, le dialogue doit en effet prendre "une forme nouvelle" .

"Nous avons progressé" affirme François Hollande. Seule concession de Vladimir Poutine, qui dirige une Russie s'opposant à tout projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU : le président russe reconnaît la nécessité d'écouter les arguments de chacun.

En revanche, sur le Mali, où la France mène aux côtés des forces africaines une guerre contre des groupes armés dans le nord du pays, Paris peut compter sur le "soutien" de la Russie, a fermement assuré Vladimir Poutine.

Des relations personnelles à construire

Peu souriants, fermés, les deux présidents n'ont pas donné l'air d'avoir réussi à construire une relation "chaleureuse". "Il dit les choses" reconnaît François Hollande à son homologue. "Il n'y a aucun sujet tabou" , répond Vladimir Poutine. D'ailleurs, à la question d'une journaliste revenant sur le rapport de l'association Human Rights Watch qualifiant l'année 2012 de plus mauvaise en Russie depuis la chute de l'URSS, François Hollande a simplement répondu : "Partout où je vais, j'ai à évoquer cette question (des droits de l'Homme), pas à juger mais à constater" .

La relation "prometteuse" entre les deux pays, selon les mots de François Hollande, "d'amitié" selon Vladimir Poutine, aura l'occasion d'être éprouvée ces prochains mois, grâce notamment à des partenariats culturels. En 2014, il sera aussi question de célébrer le centenaire de l'entrée en guerre en 1914, ainsi que les 70 ans de la libération française au terme de la Secondu Guerre mondiale. "Le peuple français n'oublie pas" le rôle de la Russie, affirme le chef d'Etat français.

François Hollande doit désormais rencontrer la communauté française de Moscou avant de prendre le chemin du retour vers Paris, dans la soirée de jeudi. 

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