Inde : des législatives placées sous le signe des antagonismes religieux ?
La plus grande démocratie du monde vote depuis jeudi 10 février pour des législatives scrutées. Elles auront une valeur de test pour son Premier ministre Narendra Modi, affaibli par la crise économique et sanitaire.
Devant les bureaux de vote de l’Uttar Pradesh (État de l’Inde du nord), il n’y a pas foule. Pourtant, jeudi 10 février, marquait le début d’un mois d’élections régionales dans l’État le plus peuplé d’Inde et, après deux années de crise sanitaire, les Indiens ont beaucoup de choses à faire valoir : "La Covid a touché beaucoup de gens ici. On a perdu des proches. Les activités économiques aussi ont été touchées. Des emplois ont disparu, le gouvernement devrait donc s’en occuper", estime l’un d’entre eux.
Scrutin test pour les élections nationales
Et le vote sera particulièrement scruté dans l’Uttar Pradesh. Depuis cinq ans, cet État qui compte plus de 200 millions d’habitants, est dirigé par le moine hindouiste Yogi Adityanath. Cet allié du Premier ministre Narendra Modi, qui se présente à un second mandat, s’est surtout fait connaitre pour ses diatribes contre les musulmans indiens. Une minorité en colère, qui est sortie dans la rue mercredi 9 février pour protester contre un décret qui interdit le port du hijab, le foulard islamique, dans certaines salles de classe. "Cette décision vise à isoler les minorités afin de renforcer le bloc de la majorité hindoue autour des valeurs comme la religion et le développement", explique Manisha Priyam, analyste politique indienne. Une victoire du parti conservateur de Narendra Modi conforterait ce dernier pour une potentielle réélection lors du scrutin national de 2024.
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