Narendra Modi invité d'honneur des cérémonies du 14-Juillet : "Il faut qu'Emmanuel Macron parle des droits de l'homme en Inde"
"Il faut qu'Emmanuel Macron parle des droits de l'homme en Inde, il ne peut pas ne pas le faire", affirme jeudi 13 juillet 2023 sur franceinfo le documentariste Joy Banerjee, co-organisateur du rassemblement qui se tient ce jeudi place d'Iéna, pour protester contre la venue de Narendra Modi à Paris en tant qu'invité d'honneur des cérémonies du 14-Juillet.
Selon le documentariste, Narendra Modi "n'est pas le bienvenu à Paris car il bafoue les droits de l'homme en Inde. Je suis rentré d'Inde il y a deux mois et tout le monde m'a dit là-bas que la situation était assez pénible, avec un BGP [parti au pouvoir] qui bafoue les droits de l'homme". Il évoque "des emprisonnements de journalistes, d'activistes, des fermetures d'ONG, notamment Amnesty International qui n'a momentanément plus de bureau".
Un symbole "malvenu"
Le fait que le président indien soit invité d'honneur le jour de la fête nationale française "est un symbole malvenu, car le 14-Juillet est la fête des libertés, des droits de l'homme" selon Joy Banerjee. En Inde, "les minorités sont pourchassées, malmenées, il y a des morts. Il y a des pogroms contre les minorités, notamment musulmanes et chrétiennes", avance-t-il.
"L'Inde est une nation hindoue - c'est ce qu'on appelle l'Hindutva - qui définit les minorités comme des citoyens de seconde zone. On ne peut pas accepter que dans la soi-disant plus grande démocratie du monde, 200 millions de musulmans soient considérés comme des citoyens de seconde zone", plaide-t-il, en évoquant notamment ce qui se passe actuellement au Cachemire, dans le Manipur. Il dénonce une situation "inacceptable", avec des minorités "pourchassées par des milices ou des activistes violents".
"S'il est invité d'honneur, c'est parce que la France espère revendre un certain nombre de Rafale à l'Inde, comme en 2016. Le président Macron n'entend pas les gens qui souffrent, ce qui compte pour lui c'est de vendre des avions, des sous-marins, peut-être des EPR", déplore Joy Banerjee.
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