Inculpation d'un "agent de l'Iran" aux Etats-Unis : Téhéran appelle Donald Trump à "changer" sa politique face à la République islamique

Cet agent est accusé d'avoir reçu l'ordre d'organiser des projets d'assassinat aux Etats-Unis, visant notamment le nouveau président élu.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Mohammad Javad Zarif, vice-président iranien chargé des Affaires stratégiques, lors d'un rassemblement électoral à Téhéran, en Iran, le 24 juin 2024. (HOSSEIN BERIS / MIDDLE EAST IMAGES / AFP)

"Monsieur Trump doit montrer qu'il ne suit pas les politiques erronées du passé." Par la voix de son vice-président chargé des Affaires stratégiques, Mohammad Javad Zarif, l'Iran a adressé à Donald Trump, samedi 9 novembre, un signal d'ouverture, en appelant le président américain élu à adopter une nouvelle politique envers la République islamique. Ces propos ont été tenus après l'annonce par les autorités américaines, vendredi, de l'inculpation d'un "agent de l'Iran". Il est accusé d'avoir reçu l'ordre d'organiser des projets d'assassinat aux Etats-Unis, visant notamment Donald Trump. Des accusations "totalement infondées" selon Téhéran. 

Mohammad Javad Zarif, ancien ministre des Affaires étrangères, a été l'architecte côté iranien de l'accord sur le nucléaire, conclu en 2015 entre Téhéran et la communauté internationale, dont les Etats-Unis. Mais le pacte a été torpillé trois ans plus tard, lorsque Donald Trump, alors président, en a retiré son pays et a réimposé de lourdes sanctions dans le cadre d'une politique de "pression maximale" contre l'Iran.

Un moment délicat pour l'Iran

"En tant qu'homme de calculs, [Donald Trump] devrait voir quels ont été les avantages et inconvénients de cette politique et s'il souhaite poursuivre ou changer cette politique néfaste", a déclaré Mohammad Javad Zarif, en allusion à la carrière de Donald Trump, qui a été homme d'affaires dans l'immobilier. Les pressions exercées par l'administration Trump ont "fait passer l'enrichissement [d'uranium] de l'Iran de 3,5% à 60% et provoqué l'augmentation du nombre de ses centrifugeuses", a-t-il souligné, faisant allusion aux mesures prises par l'Iran en riposte au retrait unilatéral des Etats-Unis de l'accord de 2015.

Donald Trump a pour sa part assuré, mardi, qu'il ne cherchait pas à nuire à l'Iran, affirmant qu'il souhaitait au contraire que les Iraniens aient "un pays très prospère". Mais "ils ne peuvent pas avoir d'arme nucléaire", a-t-il ajouté. La victoire du républicain survient à un moment délicat pour l'Iran, rattrapé par la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas palestinien, et le débordement du conflit au Liban voisin contre le Hezbollah.

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