Iran : depuis sa prison, la Nobel de la paix Narges Mohammadi lance un appel à l'ONU contre la répression

La militante, incarcérée depuis 2021, a réclamé lundi "une pression systématique et globale" contre l'Iran, dans une déclaration lue par une ONG lors de débats au Conseil des droits de l'homme des Nations unies.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Un portrait de Narges Mohammadi lors de la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix à Oslo (Norvège), le 10 décembre 2023. (JAVAD PARSA / NTB / AFP)

La prix Nobel de la paix iranienne Narges Mohammadi, incarcérée depuis 2021 à Téhéran, a réclamé lundi 18 mars "une pression systématique et globale" contre l'Iran face au durcissement de la "répression", dénoncée à l'ONU par des dizaines de pays et ONG.

"Je m'adresse à vous avec une grande inquiétude", a-t-elle affirmé dans sa déclaration lue par l'ONG Ensemble contre la peine de mort, lors de débats du Conseil des droits de l'homme à Genève. "Avec la récente vague de protestations et de mouvements en faveur de la vie et de la liberté des femmes, la répression s'est intensifiée", a-t-elle poursuivi, appelant l'ONU et les organisations de défense des droits humains à "exercer une pression systématique et globale" sur l'Iran. 

La militante iranienne a été maintes fois condamnée et emprisonnée depuis 25 ans pour son engagement contre le voile obligatoire pour les femmes et la peine de mort. Elle souffre "de graves problèmes de santé, notamment de graves problèmes cardiaques et pulmonaires, ce qui met sa santé en grand danger", a affirmé lundi le rapporteur sur l'Iran, Javaid Rehman. 

"Des crimes contre l'humanité" 

Narges Mohammadi a demandé – comme de nombreux pays et ONG, dont Amnesty International et Human Rights Watch – le renouvellement des mandats de la mission d'enquête de l'ONU sur l'Iran et du rapporteur spécial. Les mandats de ces experts – qui n'ont pas été autorisés à se rendre en Iran – prennent fin en avril, mais une proposition visant à les prolonger est à l'étude, à l'initiative, notamment, de l'Allemagne.

Publié il y a dix jours, le rapport de la mission d'enquête – que Téhéran a "fermement condamné" – affirme que la répression des manifestations de 2022, après la mort de Jina Mahsa Amini, et "la discrimination institutionnalisée" envers les femmes et les filles a mené à "des crimes contre l'humanité"

La présidente de cette mission, Sara Hossain, a dénoncé les mesures prises par Téhéran "pour réduire au silence les victimes et leurs familles en quête de vérité et de justice", tandis que le rapporteur s'est dit "très préoccupé" avec "au moins 834 personnes exécutées en 2023", soit une hausse de 43% sur un an.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.