En Iran, porter le voile ou non reste une question au quotidien
En Iran, le port du voile reste obligatoire, un an après la mort de Mahsa Amini. Les grandes manifestations, sévèrement réprimées par le régime, ont cessé, mais la question du voile reste omniprésente pour les femmes, au quotidien. Malgré la présence accrue de la police des mœurs.
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Des caméras pour contrôler le port du voile
A Téhéran, Fariba a décidé de remettre le voile quand elle conduit. "Je n'aime pas mettre le voile obligatoire, mais si je ne le mets pas et que je mets le pied dehors, je reçois immédiatement un SMS d’avertissement, raconte-t-elle. La police peut immobiliser ma voiture ou même m’interdire de quitter le pays."
Identifiée par des caméras de vidéosurveillance, elle a déjà reçu six SMS d'avertissement et son véhicule a effectivement été immobilisé pendant deux semaines. Désormais, Fariba prend même des précautions supplémentaires, en attachant son hijab plus fermement qu'avant.
"Je porte le foulard et, quelquefois, je me l’attache même sous le menton pour qu’il ne tombe pas."
Faribaà franceinfo
Elle explique que des caméras sont aussi installées dans les rues et même dans certains centres commerciaux. "Une de mes amies, qui était sans voile dans un de ces centres, a reçu un SMS d’avertissement avec son numéro d’identité national. Un truc très bizarre. Apparemment, les caméras peuvent identifier la personne à partir de son visage."
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Une colère qui ne retombe pas
Niousha, elle, a choisi de ne plus du tout porter le voile. Une décision prise l'an dernier, après la mort de Mahsa Amini, pour exprimer sa colère.
"Cela fait plusieurs années que je portais mon foulard uniquement sur les épaules. Je le mettais rarement sur la tête. Mais après Mahsa Amini, j’ai été prise de colère. Et avant même de voir que les autres faisaient la même chose, j’ai décidé de ne plus porter le foulard, y compris sur les épaules."
Nioushaà franceinfo
"Au début, c'était difficile", confie-t-elle. Mais elle ne pense pas "qu’ils pourront imposer de nouveau le hijab". Elle explique qu'auparavant, quand elle portait le foulard sur la tête ou sur les épaules, c’était à cause du regard des gens. "Pour eux, c’était bizarre de voir des femmes sans voile dans la rue. Maintenant ce n’est plus le cas. Pour moi, ce n’est plus difficile de sortir dans la rue sans voile, même si je sais que je peux être arrêtée ou recevoir une amende."
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