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Témoignage Iran : "Je sais ce qui est arrivé à Mahsa Amini, j'ai été violemment battue dans le même centre de détention", confie une ancienne détenue

Shaparak Shajarizadeh est une activiste iranienne, aujourd'hui exilée au Canada. Elle raconte son arrestation en 2018 et son transfert dans le même centre de rétention que Mahsa Amini, cette Kurde iranienne de 22 ans, morte le 16 septembre 2022.

Article rédigé par Valérie Crova
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'activiste iranienne Shaparak Shajarizadeh durant une interview avec l'AFP à Genève en février 2020. (FABRICE COFFRINI / AFP)

C'était il y a quatre ans. Des femmes iraniennes montaient sur des transformateurs électriques, dans la bien-nommée "rue de la Révolution", à Téhéran, la capitale iranienne. "Nous avons commencé à refuser de porter le hijab. C'était un mouvement de désobéissance", raconte l'une de ces manifestantes qui agitaient leur voile au bout d'un bâton. Shaparak, prénom qui signife papillon en persan, a été arrêtée en février 2018, et transférée au centre de détention de Vozara, là où, en septembre 2022, Mahsa Amini, le visage de la révolte d'une partie de la population iranienne, a été interrogée par la police des moeurs.

"Lorsqu'il arrêtent des femmes à Téhéran, ils les ammènent dans ce bâtiment. J'y suis restée une nuit et deux jours, raconte Shaparak Shajarizadeh. Quand j'ai entendu cette histoire, j'ai su ce qui était arrivé à Mahsa... J'ai été violemment battue dans le même centre de détention, dans le même bâtiment."  Libérée sous caution, Shaparak est condamnée à deux mois de prison, avant de, de nouveau, être arrêtée en mai 2018, mais, cette fois, avec son fils de neuf ans. C'est la peur, qui la décidera à quitter définitivement l'Iran.

"J'aimerais être là, brûler mon foulard avec elles"

De Toronto, où elle vit désormais, l'activiste de 47 ans ne passe pas une journée sans regarder les vidéos de ses soeurs iraniennes qui défient le régime des mollahs"Je suis juste fière d'elles. Je suis tellement fière d'elles. Je suis impressionnée par leur bravoure. Elles sont si intrépides. Et j'aimerais être là, brûler mon foulard avec elles et crier 'A bas le dictateur' à leurs côtés."

De son lieu d'exil, elle adresse un message à cette jeunesse iranienne qui se soulève : "J'ai commencé à manifester parce que je pensais que je devais avoir voix au chapitre. Alors ayez toujours une voix et soyez votre propre voix !", réclame Shaparak, qui risque 20 ans de prison, dont deux ferme, si elle retourne en Iran. De son histoire, elle a tiré un livre : La liberté n'est pas un prix.

Iran : le témoignage de Shaparak Shajarizadeh au micro de Valérie Crova

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