: Vidéo Des juristes répertorient les preuves des exactions commises en Iran pour traduire les responsables devant la justice internationale
Le 16 septembre 2022, la jeune Mahsa Amini est morte après avoir été arrêtée par la police des mœurs iranienne. Les femmes sont depuis en première ligne des manifestations, rejointes par des hommes et des jeunes. Des juristes recensent aujourd'hui les crimes des forces de répression du régime en place à Téhéran... Extrait du magazine "13h15 le samedi" du 26 novembre 2022.
Pour que les crimes commis lors de la répression du mouvement de contestation qui secoue l’Iran depuis septembre 2022 soient un jour punis, des collectifs de juristes répertorient les preuves des exactions des forces de sécurité de la République islamique instaurée en 1979. Des sources sur place leur envoient des documents et ils consultent également des vidéos publiées en ligne sur les réseaux sociaux par les manifestants.
Parmi eux, maître Hirbod Dehghani-Azar qui commente depuis Paris une scène filmée d’une rare violence dans la cour d’un bâtiment : "C’est un gardien de la révolution qui met des coups de couteau… Et on va voir par d’autres réseaux si on arrive à trouver les éléments pour essayer de remplir nos informations. C’est un fil continu…" explique-t-il au magazine "13h15 le samedi" (replay).
"On se fait une base de données"
Comme les autres éléments de preuve, cette vidéo sera analysée, répertoriée pour espérer traduire un jour les responsables de tels actes devant la justice internationale : "On va remplir les tableaux avec les incriminations, les dates, les lieux, les noms des personnes… On se fait une base de données", précise l’avocat. Ces juristes réunis en collectifs savent qu’un procès est impossible tant que les dignitaires du régime des mollahs sont au pouvoir.
Lors d’une vidéoconférence, une juriste rend compte : "Ils commettent tellement d’exactions à la minute qu’il est très difficile de tenir le tableau à jour. Ça pète dans tous les sens, que ce soit les arrestations arbitraires, les condamnations dans le cadre de procès expéditifs… Ça va beaucoup plus vite que notre recensement !" Maître Hirbod Dehghani-Azar ajoute : "On fait le travail de mémoire parce qu’il faut le faire. On recueille pour pouvoir aller un jour jusqu’à l’ouverture d’une juridiction compétente en matière de crimes contre l’Humanité. On ne sait pas très clairement où on va…"
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