Israël va construire 1.300 nouveaux logements à Jérusalem-Est, selon un projet rendu public lundi
Ces appartements logeront des familles juives, a précisé le ministère de l'Intérieur israélien. La décision a "profondément déçu" les Etats-Unis.
Le président palestinien Mahmoud Abbas en a appelé mercredi au Conseil de sécurité de l'ONU face à la persistance d'Israël de poursuivre la colonisation en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est.
L'annonce des nouvelles constructions intervient au lendemain d'un entretien entre Benjamin Netanyahu et le vice-président américain Joe Biden sur les moyens de relancer les pourparlers directs israélo-palestiniens.
Selon une porte-parole de l'ONG israélienne anti-colonisation, La Paix Maintenant, Hagit Ofran, "trois nouveaux plans ont été publiés pour enquête publique".
La grande majorité des nouveaux logements (un millier) est située dans le quartier de colonisation juive de Har Homa, où résident plus de 7.000 habitants, près de la ville palestinienne de Bethléem, a précisé la porte-parole.
Efrat Orbach, porte-parole du ministère israélien de l'Intérieur, a précisé que le public pouvait toujours soulever des objections et que toute nouvelle construction prendrait encore du temps. "Il faudra peut-être des mois, voire des années, avant que les travaux puissent commencer ou même que les appels d'offres soient lancés", a-t-elle indiqué.
Israël, qui a proclamé l'ensemble de Jérusalem sa capitale "éternelle et indivisible", estime que les quartiers de colonisation font partie intégrante de son territoire, alors que les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur Etat.
Un projet de construction relancé à Ariel ?
Par ailleurs, un projet de construction de 800 logements a été relancé le mois dernier dans un nouveau quartier de la colonie israélienne d'Ariel, en Cisjordanie occupée, ont indiqué mardi La Paix Maintenant et les médias.
Il s'agit d'une "grave provocation" alors "qu'il n'y a pas de demande de logements ces derniers temps à Ariel ", une colonie de 18.000 habitants, selon la porte-parole de l'ONG Hagit Ofrant.
Protestations internationales
Le département d'Etat américain a estimé que la décision d'Israël était "contre-productive vis-à-vis de (ses) efforts pour reprendre des négociations directes entre les parties".
La chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, a demandé à Israël de revenir sur sa décision concernant la construction de 1300 logements juifs à Jérusalem, soulignant qu'elles sont "en contradiction avec les efforts déployés par la communauté internationale pour reprendre les négociations directes" et rappelant que "les colonies sont illégales en vertu du droit international". L'UE "ne reconnaîtra aucune modification des frontières d'avant 1967, y compris à Jérusalem", a-t-elle affirmé.
Le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat, a accusé M. Netanyahu d'être "déterminé à détruire les négociations" de paix, alors que le différend entre les deux parties sur la poursuite de la colonisation empêche la reprise des pourparlers relancés le 2 septembre sous l'égide de Washington.
Les reprises des pourparlers exclues du côté palestinien
Interrogé par Reuters, Nabil Abou Rdainah, proche collaborateur du président palestinien Mahmoud Abbas, a exclu toute reprise du dialogue direct tant que l'Etat hébreu continuerait ses activités de colonisation.
"Israël continue à créer des obstacles (...) Nous ne reprendrons pas le chemin des négociations tant que les Israéliens poursuivront leur politique de colonisation", a-t-il dit à Ramallah. "Nous exigeons de l'administration américaine des mesures concrètes pour reprendre le processus de paix ...".
Benjamin Netanyahu doit rencontrer jeudi à New York Hillary Clinton, qui a déclaré oeuvrer sans relâche à la reprise des pourparlers directs entre Israéliens et Palestiniens, que ces derniers subordonnent à une nouveau gel des activités de colonisation juive.
Le précédent moratoire, dont l'expiration, fin septembre, a entraîné la suspension de ce dialogue direct, portait sur de nouvelles constructions en Cisjordanie.
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