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Benjamin Netanyahu s'arrime à l’extrême droite en recrutant Avigdor Lieberman
En conflit ouvert avec Benjamin Netanyahu, et «compte tenu du manque de confiance» qu’il a en lui, le ministre israélien de la Défense a démissionné. «Notre boussole morale pour les questions fondamentales a été perdue» a regretté Moshe Yaalon qui a décidé également d’une pause dans sa vie politique. Un départ qui laisse le Premier ministre libre de donner son coup de barre à l’extrême droite.
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Supposé négocier depuis plusieurs semaines un accord de coalition gouvernementale avec Isaac Herzog, le chef du parti travailliste, le Premier ministre israélien a pris tout le monde à contrepied.
En pleine crise déontologique avec les deux plus hauts responsables de l’armée et le ministre de la Défense Moshe Yaalon, qui a pris fait et cause pour eux, Benjamin Netanyahu a fait un pas supplémentaire en direction de l’ultra-nationalisme.
Il a proposé le portefeuille de la défense de l’Etat hébreu à Avigdor Lieberman, le chef du parti nationaliste Israël Beitenu (Israël notre maison), qui le traitait il y a quelques semaines encore «d’escroc et de menteur».
Une manœuvre politique à retombées multiples
En élargissant son gouvernement à ce parti, le Premier ministre et chef du Likoud, qui ne bénéficie que d’une majorité étriquée d’une voix à la Knesset, s’assure ainsi une assise de six sièges de plus avec Israël Beitenu.
Il laisse en plan le Parti travailliste, qui totalise pourtant 24 sièges avec la formation Hatnuah, et court-circuite une initiative de paix régionale que le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi s’apprêtait à proposer et pour laquelle il avait donné un accord de principe.
Agé de 58 ans, Avigdor Lieberman est issu d’une famille juive de Moldavie soviétique. Emigré en Israël en 1978, il effectue son service militaire, son seul passé dans l’armée, avant d’exercer plusieurs petits métiers tels que magasinier ou videur dans une boîte de nuit.
Après quelques années passées au Likoud, il fonde en 1999 son parti russe d’extrême-droite et fait son ascension en politique, au fil des alliances et coalitions, jusqu’à occuper le poste de chef de la diplomatie israélienne et de vice-Premier ministre de 2009 à 2015.
Un va-t-en guerre sans passé militaire
En dépit de son absence d’expérience militaire, par opposition à son prédécesseur qui avait le grade de général, il rêvait du poste que lui offre aujourd’hui Benjamin Netanyahu.
Un poste sensible pour quelqu’un qui s’est surtout illustré par des déclarations très va-t-en guerre. Opposé aux négociations de paix avec les Palestiniens, il est favorable au développement des colonies, jugées illégales par la communauté internationale.
En 2006, il n’hésite à prôner des frappes militaires contre l’Iran et ses installations nucléaires.
Mais surtout, il se propose de «faire décapiter à la hache» les Arabes israéliens qui ne sont pas fidèles à Israël. Désormais, il réclame la peine de mort contre les auteurs d’attentats anti-israéliens et en fait une condition pour son entrée dans un gouvernement d’union.
Une exécution à chaud qui a ouvert une crise morale dans le pays
Plus récemment, il a participé à une manifestation de soutien au jeune soldat israélien qui a achevé d’une balle dans la tête Abdel Fattah al-Sharif, un Palestinien déjà atteint de plusieurs balles pour avoir tenté de poignarder un autre soldat.
Une exécution à chaud, d’un assaillant à terre, qui a entraîné la fronde morale des responsables militaires du pays.
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