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Bravant les tabous, un hôpital israélien soigne des Syriens

Un petit hôpital du nord d'Israël semble loin des ravages de la guerre civile en Syrie. Pourtant, des dizaines de blessés syriens, bravant les tabous entre leur pays et l'Etat hébreu y sont soignés.
Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Un médecin isarélien soigne un syrien blessé lors d'un bombardement à l'hôpital Ziv. Safed. Nord Isreël. 28 août 2013 (AFP/Menahem Kahana)

Fatima a été blessée dans le bombardement de sa ville natale de Deraa, dans le sud de la Syrie. Admise fin juillet à l'hôpital Ziv de Safed, en Israël, elle ne tarit pas d'éloges sur le personnel médical israélien :"Ils font preuve de beaucoup de respect à notre égard, que Dieu les protège" dit-elle, assise sur son lit. Mais elle ne parvient pas à cacher sa nervosité à l'idée d'être associée avec Israël, un pays techniquement en guerre avec la Syrie depuis les guerres de 1967 et 1973. Elle demande d'ailleurs à être filmée de dos et à ce qu'un pseudonyme remplace son nom.
Fatima fait partie des plus de 100 Syriens hospitalisés en Israël, la plupart dans les hôpitaux de Safed et Nahariya. Selon le directeur adjoint de l'hôpital de Safed, Calin Shapira, 1 million de dollars ont été alloués par le gouvernement israélien pour le traitement des blessés syriens. Fatima dit ne plus se souvenir comment elle est arrivée en Israël après l'explosion d'un obus de mortier sur sa maison. "L'explosion m'a complètement assourdie. J'ai été assommée et je ne me souviens plus comment je suis arrivée ici, ni qui m'a évacuée".
Israël est sur le qui-vive dans l'éventualité d'une intervention militaire étrangère en Syrie. Mais malgré la montée de la tension entre les deux pays, tous les Syriens qui arrivent dans l'établissement sont soignés, explique le directeur de l'hôpital Ziv. "Peu importe d'où ils viennent. Nous les accueillons à l'hôpital et les traitons avec compassion. Un des principes de la profession médicale est de venir en aide, indépendamment de toute autre considération" explique Calin Shapira. "La plupart des blessés en provenance de Syrie sont des civils innocents, dont de nombreux femmes et enfants, qui n'ont pas participé aux combats" ajoute-t-il, précisant qu'ils sont acheminés jusqu'à l'établissement par l'armée israélienne. "Nous ne savons pas qui ils sont, ni d'où ils viennent. La seule chose que nous savons, c'est qu'ils ne faisaient pas partie des forces d'Assad".
L'armée isrélienne a indiqué avoir évacué des dizaines de syriens blessés, autorisés pour des raisons humanitaires à franchir la ligne de cessez-le-feu entre Israël et la Syrie au point de passage de Qouneitra, vers l'hôpital de Ziv.
"Lorqu'ils peuvent quitter l'hôpital, les Syriens sont de nouveau confiés à l'armée qui les ramène en Syrie mais je ne sais où" précise M.Shapira.

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