Israël : Benyamin Nétanyahou a été hospitalisé avant un vote crucial sur la réforme judiciaire
Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a subi une intervention chirurgicale pour se faire implanter un stimulateur cardiaque, dimanche 23 juillet. Cette opération survient à la veille d'un vote au Parlement sur un projet de loi contesté de réforme judiciaire, à l'origine d'importantes manifestations depuis plusieurs mois.
L'hôpital Sheba a assuré que l'état de santé du Premier ministre était "bon". Un porte-parole de l'établissement a précisé à l'AFP qu'il était toujours à l'hôpital. "Demain matin [lundi], je rejoindrai mes amis au Parlement", a précisé l'intéressé dans une vidéo publiée sur Twitter dimanche. "Comme vous pouvez le constater, je vais très bien", a déclaré Benyamin Nétanyahou, assis et vêtu d'une veste et d'une chemise blanche au col déboutonné. "Nous poursuivons nos efforts pour achever la réforme (...) et les efforts pour le faire en accord [avec l'opposition]", a-t-il poursuivi.
La réforme judiciaire proposée par son gouvernement, où l'extrême droite occupe des postes-clés, a divisé la nation et déclenché l'un des plus grands mouvements de contestation de l'histoire d'Israël depuis sa présentation en janvier. Les opposants considèrent ce projet comme une menace pour la démocratie israélienne.
Le risque d'une dérive antilibérale
"Nous voulons continuer de vivre dans un Etat juif et démocratique", a déclaré au début du débat en séance plénière le chef de l'opposition, Yaïr Lapid. "Nous ne renoncerons pas à l'avenir de nos enfants", a-t-il ajouté en demandant de "stopper la législation" sur cette réforme. Le vote final portera sur la clause de "caractère raisonnable" des décisions du gouvernement, qui permet aux juges d'annuler les décisions de ce dernier.
La contestation s'est intensifiée ces derniers jours à l'approche du débat à la Knesset qui a débuté ce dimanche. Des dizaines de milliers de manifestants israéliens ont défilé samedi à Tel-Aviv et près du Parlement à Jérusalem pour marteler leur opposition notamment à cette clause controversée. Dimanche encore, des dizaines de milliers de personnes sont descendus dans la rue à Jérusalem pour protester contre le projet de réforme, tandis que des manifestants se sont rassemblés à Tel-Aviv, en soutien au gouvernement.
Selon le gouvernement, la réforme vise entre autres à rééquilibrer les pouvoirs, en diminuant les prérogatives de la Cour suprême, que l'exécutif juge politisée, au profit du Parlement. Mais ses détracteurs estiment qu'elle risque d'ouvrir la voie à une dérive antilibérale ou autoritaire.
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