Cet article date de plus de douze ans.

Le conflit israélo-iranien

Le programme nucléaire controversé de Téhéran crée de vives tensions entre l’Iran et Israël. Une pluie d'obus pourrait suivre l’arrivée des beaux jours... Explications.
Article rédigé par Florencia Valdés Andino
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La télévision iranienne rapporte la visite du leader iranien dans un centre de recherche localisé dans un réacteur, le 15 février 2012. (AFP PHOTO/PRESS TV)

Des frappes pour le printemps?  C’est ce que diplomates et experts semblent bien croire. Un affrontement entre les deux Nations serait inévitable. Charles Enderlin, correspondant de France 2  en Israël, est de cet avis. C’est le développement du programme nucléaire militaire en Iran qui met le feu aux poudres.

La communauté internationale soupçonne que le pays cherche à se doter de l’arme nucléaire. Israël est sur le pied de guerre, d'autant que le président iranien provoque régulièrement l'Etat hébreu. Pour contraindre Téhéran à arrêter l'enrichissement d'uranium, il menace d'attaquer les centrales nucléaires iraniennes.

La République islamique assure que les recherches ne sont destinées qu'au nucléaire civil,  tout en faisant des démonstrations de force. Déjà en 2007, Mahmoud Ahmadinejad se vantait des progrès de l'Iran dans le nucléaire. Le 15 février dernier il récidivait. Quelques jours après, des navires de guerre envoyés par Téhéran se pavanaient en Méditerranée.

Ce conflit serait trop lourd pour Israël
Depuis, la tension est montée d’un cran. Pour se rassurer ou pour temporiser, des experts américains affirment que l’Iran n’est pas en mesure d’utiliser l’arme nucléaire, alors qu'Israël est convaincu que l'Iran la possède déjà. L'Etat hébreu prendrait donc les devants. Effectivement, la capacité d’enrichissement et de production de l’Iran augmente.

Selon les prévisions du ministère de la Défense américain, l’Iran pourrait être en condition d’attaquer vers la fin de l’année. Sauf qu'Israël ne peut pas assumer matériellement ce conflit. S’attaquer au dispositif iranien est un travail de colosse avec des avions de chasse vétustes : les sites nucléaires sont dispersés sur un territoire de plus d’un million de kilomètres carrés. Israël est plutôt habitué à des frappes chirurgicales et restreintes à des périmètres réduits.

Répartition des installations nucléaires sur le territoire iranien. (AFP)

En cas d’attaque, la puissance pétrolière pourrait relancer sa production d’uranium sans problème. Israël compte donc sur ses alliés, les Etats-Unis notamment. Mais la première puissance mondiale, déjà engagée dans deux conflits, a tout intérêt à éviter l’affrontement.

L’Europe, elle, a déjà sanctionné l’Iran en arrêtant tout achat de cru au quatrième producteur de pétrole au niveau mondial et deuxième exportateur. L'Agence internationale de l'énergie atomique a, pour sa part, essayé d'inspecter le site sensible de Parchin sans succès.


L'inefficacité des sanctions
Ces sanctions pèsent sur l’économie iranienne. Les effets, dont la population souffre, se font sentir. Un correspondant du Teheranbureau croit savoir que la réponse à cette crise nucléaire viendra de la rue. Si les sanctions ne font pas reculer la République Islamique, une révolte du peuple, épuisé par la précarité, pourrait faire changer le régime d’avis. Analyse à prendre avec des pincettes. La Révolution verte de 2009 n’a pas eu le résultat escompté.

Que pourrait déclencher une guerre entre l'Iran et les Etats-Unis?

RT 12 janvier 2012

Le poids de la crise repose donc sur la diplomatie. Le 5 mars prochain, Benjamin Netanyahu se rend à la Maison Blanche pour participer à la conférence annuelle du lobby pro-israélien AIPAC. «Cette visite est un élément du dialogue continu et intense entre les Etats-Unis et Israël et traduit notre attachement inébranlable à la sécurité d'Israël», a déclaré Tom Donilon, le conseiller à la sécurité nationale de Barack Obama.

 

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