: Reportage "Nous n'accepterons pas de devenir fascistes et racistes" : en Israël, les manifestations se multiplient contre le gouvernement de Benyamin Netanyahou
En Israël, un mouvement inédit a été lancé mardi 24 janvier : une grève perlée dans plus d'une centaine de start-ups pour dénoncer le nouveau gouvernement droite-extrême-droite-ultra-orthodoxes de Benyamin Netanyahou. Après deux manifestations massives contre le projet de réforme du système judiciaire les samedis 14 et 21 janvier, les opposants se préparent à un nouveau week-end de mobilisation. Tous les secteurs de la société sont concernés.
"Ici, ça n'est pas la Pologne ! Ici, ça n'est pas la Hongrie !" , scandent les manifestants. La référence aux démocraties conservatrices d'Europe de l'Est est récurrente. Mais Doron Goldberg, descendant de déportés remonte encore plus loin dans l'Histoire européenne. "À l'école quand nous étions enfants, on nous a appris à ne pas devenir fascistes et ce qui était arrivé au peuple allemand, raconte Doron Goldberg. La différence entre nous et le peuple allemand, c'est que nous manifestons et en aucune façon, nous n'accepterons de devenir fascistes et racistes."
"La gauche aujourd'hui, c'est quatre députés"
L'avocat Gilead Sher, ancien chef de cabinet du Premier ministre Ehud Barak, en appelle à une convergence des luttes à l'israélienne. "C'est une attaque générale sur tout ce que nous croyons être l'État d'Israël, dénonce l'avocat. Il y a un grand nombre de secteurs qui luttent : des professions libérales, des retraités, des services gouvernementaux et de la sécurité tels que les pilotes, les parachutistes, les officiers de marine, tankistes, des juges retraités et des anciens procureurs."
"On ne s'est pas battus par le passé pour que notre État se disloque aux mains d'un groupe animé par la méchanceté, l'imbécillité, le mensonge et la corruption."
Gilead Sher, avocatà franceinfo
Pour le dessinateur de presse et de bande dessinée Michel Kishka, arrivé de sa Belgique natale en 1974, la population doit se mobiliser car l'opposition politique n'y arrivera pas seule. "La gauche aujourd'hui, c'est quatre députés à la Knesset, déplore Michel Kishka. C'est tout ce qui reste de la gauche. Les anarchistes, c'est ceux qui sont au pouvoir pour le moment, c'est pour ça que je suis dans la rue. Cette soi-disant réforme risque de changer complètement l'État pour lequel on est venu s'installer et pour lequel on défend l'avenir." Deux anciens gouverneurs de la banque centrale, nommés autrefois par Netanyahou, estiment que l'affaiblissement du système judiciaire risque d'effrayer les investisseurs étrangers comme cela est arrivé en Pologne ou en Turquie.
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