: Reportage "Trop c’est trop" : en Israël, des milliers de manifestants réclament des élections anticipées
"Le gouvernement a du sang sur les mains", scande la foule. La réforme de la justice enterrée, la société civile qui était dans la rue l’année dernière reprend sa contestation, cette fois pour demander des élections anticipées. La rue Kaplan à Tel-Aviv, épicentre du mouvement anti-Nétanyahou, était noyée samedi 2 mars au soir sous une marée de drapeaux israéliens et des milliers de manifestants.
Ilana, 54 ans, manifeste depuis plus d’un an contre le gouvernement Nétanyahou. "Je n’ai aucune confiance en ce gouvernement, aucune confiance envers le Premier ministre, dit-elle. Je pense qu'il ne prend pas des décisions pour le bien du pays mais seulement pour ses intérêts personnels". Sur toutes les pancartes, la même demande : des élections anticipées. Avec les combats qui continuent à Gaza, un retour au scrutin semble d’autant plus important pour ces manifestants. Ils estiment que le gouvernement n’est pas capable de gérer cette guerre. "Les pertes sont terribles, les otages sont toujours retenus à Gaza, ils n’ont pas négocié d’accord. Trop c’est trop", tranche Eran.
La paix et un avenir
130 otages israéliens sont encore retenus à Gaza et le bilan dans l’enclave palestinienne ne cesse de s’alourdir. Contrairement à la droite israélienne qui défend la poursuite des combats pour atteindre ce qu’elle nomme "une victoire totale", ici les appels aux négociations et à un cessez-le-feu sont de plus en plus insistants. "Les enfants en Israël et à Gaza grandissent dans la peur et l’anxiété, et avec ce sentiment de ne pas avoir d'avenir, déplore Romi. Nous avons besoin en Israël d’un gouvernement responsable et fiable".
"Nous avons besoin d’un gouvernement qui s'efforce de trouver une solution à long terme, qui vise un accord de paix, pour toute la région, pour offrir un meilleur avenir aux générations futures."
Romi, une manifestante israélienneà franceinfo
Un important dispositif policier avait été déployé samedi soir. La foule est néanmoins parvenue à bloquer des axes routiers majeurs de la ville. Elle a fini par être évacuée mais compte bien revenir samedi prochain. "Nous serons là tant qu’il le faudra, jusqu’à ce qu’il nous écoute, affirme Ilana. Jusqu'à ce qu'il y ait quelques personnes courageuses dans la coalition pour faire tomber le gouvernement et fixer une nouvelle dates pour les élections". Les élections doivent se tenir fin octobre 2026. Le mouvement que l'on surnomme "anti-Bibi" compte poursuivre les manifestations jusqu’à obtenir un scrutin anticipé.
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