Covid-19 : à Rome, un "guide Michelin du pauvre" pour venir en aide aux Italiens à la rue
Depuis la crise du coronavirus, la pauvreté a explosé : 600 000 nouveaux pauvres ont été recensés par l'institut italien Censis. Cinq millions d'Italiens vivent sans pouvoir se nourrir dignement. Il y a urgence pour la communauté Sant'Egidio, une association de fidèles catholiques, qui leur vient en aide.
Dans les rues de Rome, en Italie, la pauvreté se voit davantage aujourd'hui. Carmine, 57 ans, s'en est sorti. Il a vécu six ans dans la rue. "Ce n'est pas compliqué de vivre dans la rue à Rome parce que c'est grand, confie-t-il. Il suffit de trouver un trou et tu mets un toit au-dessus pour la nuit. Mais je vais te dire quelque chose : un an dans la rue, ça t'en prend cinq ! Le problème ce n'est pas de manger – car on ne meurt pas de faim en Italie – c'est de devoir lutter tous les matins pour survivre."
"Où vais-je aller me laver, m'habiller ? C'est une course en continu, tu dois arriver le premier, sinon tu ne trouves rien !"
Carmineà franceinfo
C'est grâce à "cette expérience" comme il dit que Carmine a participé à la rédaction du guide pour les pauvres de la communauté Sant'Egidio. "On l'appelle le 'guide Michelin du pauvre', explique son président Marco Impagliazzo. On peut trouver les lieux où manger, dormir, se laver. Il est fait par les gens qui vivent dans la rue et qui nous signalent les lieux les plus intéressants où on peut trouver un accueil dans la ville." Selon Marco Impagliazzo, la pauvreté "augmente fortement" avec la crise du Covid-19 et touche "de nouvelles parties de la population : ceux qui travaillent dans le tourisme, dans le monde du spectacle..."
Des centres de distribution de repas
Cette année, le guide contient plus de pages car la seule communauté Sant'Egidio, par exemple, a ouvert à Rome 28 centres de distribution de repas. L'an dernier, elle n'en avait que trois. Sergio est volontaire pour Sant'Egidio. Lui aussi vivait dans la rue. Aujourd'hui âgé de 78 ans, il ne peut pas vraiment aider à distribuer des repas, alors il fait ce qu'il peut. "Quand je suis à la maison, je tiens le standard téléphonique, explique-t-il. J'appelle chaque jour plusieurs personnes âgées du quartier pour leur dire qu'elles ne sont pas seules, pas abandonnées et qu'elles prennent bien leurs médicaments !"
Sergio est presque rassuré lorsqu'il voit le nombre de jeunes volontaires qui prennent le relais. Si la pauvreté augmente, la solidarité aussi, dit-il... Mais celles des association, car la mairie de Rome ne fait pas assez selon Sant'Egidio. Depuis le début de la crise, elle a mis en place 300 lits supplémentaires. En comparaison, à Milan, il y en a 800 de plus pour deux fois moins d'habitants.
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