Mairie de Rome : Virginia Raggi, une favorite 5 étoiles
Elle s’y voit déjà. Ses adversaires pour la tête de Rome ont décidé de ne pas s’entendre, et de facto, de lui faciliter la tâche. La nouvelle figure montante du Mouvement populiste et antipartis Cinq Etoiles (M5S) Virginia Raggi, jeune avocate de 37 ans, est bien placée pour devenir la première femme à la tête de la capitale italienne. Elle a recueilli 35,25% des suffrages et affrontera le 19 juin, Roberto Giachetti, du Parti démocrate (PD, centre gauche), arrivé loin derrière avec 24,87%.
«Je ne voterai jamais pour un candidat du PD, même sous la torture. Donc en cas de ballotage, je voterai pour Raggi», promet Giorgia Meloni, troisième avec 20,64%. Elle est soutenue par la Ligue du Nord, le parti populiste et anti-immigrés de Matteo Salvini, pour qui l'ennemi est avant tout le Premier ministre Matteo Renzi. Arithmétiquement, Virginia Raggi a de très bonnes chances de l’emporter. «Nous assistons à un moment historique», s’est-elle réjouie à l’annonce des résultats, convaincue du boulevard qui s’ouvre devant elle.
Totalement inconnue du grand public il y a encore quelques mois, y compris à Rome, Virginia Raggi joue la carte antipartis, chère à son mouvement qui s'est juré d'en finir avec la classe politique traditionnelle. Née à Rome, la jeune avocate est entrée en politique il y a seulement cinq ans, séduite par le discours radical du M5S. Elle aime dire que c'est la naissance de son fils Matteo qui l'a convaincue de s’engager en politique.
Quattrocentocinquantatremila Volte
— Virginia Raggi (@virginiaraggi) June 6, 2016
Grazie pic.twitter.com/NEKc6sFYHR
Son principal trait de caractère ? Son opiniâtreté. «J'étais une jeune fille curieuse, intéressée par beaucoup de choses, mais toujours très concentrée sur ses objectifs, comme je le suis du reste aujourd'hui. En fait, la détermination ne m'a jamais manqué», confie-t-elle sur son blog.
Romaine elle-même, elle a grandi dans le quartier de Saint-Jean de Latran. Elue au conseil municipal en 2013, elle a su trouver les mots justes sur la corruption et les services publics pour séduire les habitants de Rome. Les Romains sont lassés par les scandales à répétition qui secouent la Ville éternelle, dont le dernier a valu à l’ancien maire, Ignazio Marino (PD), de démissionner en 2015 pour une affaire de notes de frais douteuses.
Les résultats de Virginia Raggi interpellent toute la classe politique italienne. Si le fondateur du M5S, l'humoriste Beppe Grillo, y voit «un changement pour tout le pays», le Premier ministre Matteo Renzi ne cache pas sa déception. Il sait qu’il jouera sa carrière politique en octobre, lors du référendum par lequel les Italiens devront valider une importante réforme constitutionnelle. Et les résultats du parti populiste ne sont pas pour le rassurer.
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