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Disparition de Tiphaine Véron au Japon : "Il y a un manque de moyens, un manque d'expérience pour enquêter sur une disparition"

Sibylle Véron, la soeur de la jeune femme disparue depuis le 29 juillet au Japon, confie à franceinfo ses interrogations sur l'enquête. Elle déplore que les dernières personnes à l'avoir vue n'aient pas été interrogées et que la zone présumée de la disparition n'ait pas été fouillée de fond en comble.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Photo non datée de Tiphaine Véron communiquée par sa soeur, Sybille Véron. La jeune femme est portée disparue depuis le 29 juillet au Japon. (HANDOUT / COURTESY OF SIBYLLE VERON)

La police a "fait un énorme travail de recherches avec notamment les caméras de vidéo-surveillance. Ils ont pu retracer l'itinéraire de notre sœur par caméras jusqu'au samedi après-midi", a expliqué mardi 7 août sur franceinfo, Sibylle Véron, la sœur de Tiphaine Véron, portée disparue au Japon depuis le 29 juillet dernier, alors qu'elle était en vacances au Japon. La jeune femme a été aperçue pour la dernière fois à la sortie de son hôtel, le 29 juillet. Depuis, elle n'a plus donné signe de vie. Mais la suite des investigations semble moins poussée. Ni fouilles, ni interrogatoires. "On ne comprend pas pourquoi", déplore Sibylle Véron.

Ses deux frères, ainsi que sa soeur sont au Japon depuis le 4 août pour tenter de la retrouver et suivre la progression de l'enquête des policiers japonais. Ils ont un nouveau rendez-vous mardi 7 juillet avec les enquêteurs pour faire le point. L'ambassadeur de France va rencontrer le gouverneur de la préfecture de Tochigi où se trouve la ville de Nikko où Tiphaine a disparu.

franceinfo : Qu'est-ce que qui vous fait comprendre que Typhaine avait disparu ?

Sibylle Véron : Depuis son arrivée au Japon, on s'envoyait plein de messages. Elle nous avait déjà envoyé plein de photos et puis tout d'un coup, silence radio. On a d'abord pensé que c'était la connexion qui était mauvaise  ou qu'elle n'avait pas toujours le wi-fi ou encore qu'elle profitait de son voyage. On a commencé à lui envoyer des messages pour lui dire de nous donner des nouvelles et on n'avait pas de réponses. C'est à ce moment que l'ambassade nous a appelés pour nous dire qu'elle avait disparu. Ça, c'était mercredi 1er août. Nous avons vraiment eu envie de partir assez vite. Tout de suite on sentait qu'il fallait qu'on soit sur place, qu'on comprenne ce qui se passe. On s'est dit, si Typhaine est dans un hôpital il faut qu'on soit là pour s'occuper d'elle.

Vous êtes arrivés samedi à Nikko. Avez-vous pu rencontrer les enquêteurs japonais ?

Quand on est arrivés à Nikko, la ville où ma sœur a disparu, ils sont venus nous chercher. Ils ont fait un point avec nous sur les éléments qu'ils avaient collectés. Pendant 5 heures, ils nous ont montré ce qu'ils avaient fait. Très vite la police a communiqué. Ils ont fait un énorme travail de recherches avec notamment les caméras de vidéo-surveillance. Ils ont pu retracer l'itinéraire de notre sœur par caméras jusqu'au samedi après-midi. Ensuite, elle était à son hôtel dans une zone plus isolée où il y a moins de caméras. Par un témoignage du gérant de l'hôtel, on sait qu'elle a pris son petit-déjeuner avec un couple d'Allemands, puis elle est partie visiter la zone. Les policiers prennent cela au sérieux sans aucun doute. C'est la police japonaise, on peut leur faire confiance. Cependant, on remarque des lacunes dans l'enquête par exemple le couple d'Allemands qui a rencontré ma sœur, ce sont les derniers à l'avoir vue avec le propriétaire de l'hôtel et jamais ils [les policiers] ne les ont contactés. La police n'a pas fait une demande officielle rien que pour avoir le numéro de téléphone [du couple d'Allemands]. Ils ne l'ont jamais fait, ne serait-ce que pour savoir comment était habillée ma soeur.

Pourquoi avez-vous décidé de médiatiser l'enquête sur la disparition de votre sœur ?

On s'est dit qu'il fallait mobiliser les médias. Il y a des incohérences dans l'enquête de la police, ça nous a fait très peur. Il faut parler de ce qui se passe pour avoir des renforts. Il y a un manque de moyens qui saute aux yeux, un manque d'expérience pour enquêter sur une disparition. On a fait appel aux médias et on espère que le président de la République va même peser de tout son poids. Il y a un fossé culturel. On ne doute pas de l'implication de la police. Il y a une sorte de fierté, elle n'aime pas trop qu'on intervienne. Depuis qu'on a fait venir les médias, les enquêteurs sont beaucoup plus distants avec nous. On espère qu'il y aura beaucoup plus d'experts en disparition pour organiser cette enquête. On sait qu'elle a disparu dans une zone très restreinte, peut-être que c'est accidentel, peut-être que c'est criminel on ne sait pas. Mais cette zone n'est pas fouillée. On ne comprend pas que la police n'ait pas doublé d'efforts pour effectuer des recherches. On espérait qu'il y ait des battues, des plongeurs qui fouillent la rivière pour retrouver un sac, une chaussure. Ce n'est pas fouillé, il n'y a pas de fouilles de la rivière, ni même de la forêt environnante on ne comprend pas pourquoi. C'est clair qu'il y a une thèse accidentelle, peut-être a-t-elle fait un malaise, à cause de son épilepsie et qu'elle est tombée peut-être dans la rivière. La thèse accidentelle ils nous en ont parlé tout de suite mais ils n'écartent aucune autre piste donc on ne sait plus.

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