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Japon : un chercheur invente du verre capable de se réparer tout seul

Yu Yanagisawa, chercheur de l'université de Tokyo, a découvert ce nouveau matériau par hasard, alors qu'il étudiait des adhésifs capables de fonctionner sur des surfaces mouillées.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le chercheur japonais Yu Yanagisawaà l'université de Tokyo, le 25 décembre 2017. (TORU YAMANAKA / AFP)

Un chercheur japonais a découvert par hasard un nouveau type de verre qui peut être réparé simplement en pressant ses bouts brisés ensemble. Yu Yanagisawa, chercheur de l'université de Tokyo, a confié avoir découvert ce nouveau matériau par hasard, alors qu'il étudiait des adhésifs capables de fonctionner sur des surfaces mouillées. Il faudra sans doute attendre encore des années avant de voir cette innovation s'imposer dans l'industrie.

Dans une expérience de laboratoire, Yu Yanagisawa, 33 ans, casse en deux un petit bout de verre de sa fabrication. Il serre ensuite les deux parties l'une contre l'autre pendant environ 30 secondes, à température ambiante, avant que le "miracle" s'opère : le verre s'est reformé en un bloc. Et le morceau de verre reconstitué semble résistant : quand le chercheur suspend à ses extrémités une bouteille d'eau presque pleine, le bout ne se brise pas.

Augmenter la durée de vie des objets en verre 

Ce verre organique, proche d'un verre acrylique, est fabriqué à partir d'une combinaison entre un polymère, le polyéther, et la thiourée, ou thiocarbamide, dont la liaison hydrogène donne au verre sa vertu autocollante, selon l'étude de Yu Yanagisawa. D'autres scientifiques ont démontré des propriétés similaires avec du caoutchouc ou des gels, mais le chercheur japonais est le premier à les obtenir avec un type de verre, sans devoir le fondre au préalable. Cette innovation pourrait permettre à terme de doubler, voire de tripler, la durée de vie de nombreux objets en verre, comme des vitres de véhicules ou des matériaux de construction, selon le chercheur.

Le prototype n'est cependant pas parfait car sa résistance s'affaiblit à mesure que la température atteint les 40-45 °C, précise-t-il. Et il est peu probable que cette innovation serve un jour pour réparer les smartphones et les verres de table, qui sont eux fabriqués à partir de verres différents, d'origine minérale.

De nombreuses années de recherche seront probablement encore nécessaires pour mettre au point des verres d'écrans de smartphones capables de se réparer tout seuls, estime le scientifique japonais. L'enjeu de son innovation "n'est pas vraiment de réparer ce qui est cassé, mais plutôt de concevoir une résine de verre qui dure plus longtemps", justifie-t-il.

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