Les Japonais porteront-ils tous le même nom de famille dans 500 ans ?
Le Japon, pays dont on loue souvent la modernité, conserve aussi des pratiques anciennes qui font débat. L'un des derniers exemples en date : l’obligation pour les couples mariés d’adopter un seul et même nom de famille, au lieu de noms composés des deux époux. Dans 95% des cas, c’est la femme qui abandonne son patronyme. Si bien que le nombre total de noms de famille en circulation diminue. Est-ce qu’un jour comme le suggère un universitaire, dans une étude publiée fin mars, tous les Japonais s'appelleront Sato ?
Si le calcul apparaît fantasque, cette hypothèse a toutefois le mérite de pointer un vrai problème : celui d’interdire à des époux de porter un nom différencié. Le Japon est le seul pays dans ce cas, car la puissante frange patriarco-nationaliste du PLD Parti Libéral Démocrate, presque toujours au pouvoir depuis 1955, refuse une réforme.
"Une opinion publique divisée"
"Au sein du Parti Libéral-Démocrate, également, il y a des personnes en faveur de la réforme, mais aussi d’autres qui pensent qu’il faut en débattre prudemment. C’est cela la réalité, défend Fumio Kishida, Premier ministre et président du PLD. Elle reflète une opinion publique elle-même divisée sur cette question. Nous prendrons une décision sur les discussions à mener au Parlement en tenant compte de ce contexte."
Cela fait 30 ans qu’un nombre croissant de Japonaises réclament de pouvoir conserver leur nom de naissance même en étant mariées, car le changement de patronyme entraîne des démarches administratives fastidieuses et les coupe de leurs origines. Mais les ultra-conservateurs du PLD au pouvoir, eux, estiment qu’une famille soudée se compose nécessairement d’un homme et d'une femme mariés ayant des enfants légitimes et portant tous le même nom, celui du chef de famille, une notion qui perdure aussi.
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