Reportage "Une ville fantôme" : quatre mois après le séisme du Nouvel an au Japon, le site touristique Wakura Onsen s'est vidé de ses habitants

Après le séisme et le tsunami qui ont ravagé les côtes, les habitants de cette station thermale renommée restent démunis face à une reconstruction au point mort.
Article rédigé par franceinfo - Karyn Nishimura
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Le site touristique Wakura Onsen de la municipalité de Nanao, au sud-est de la péninsule de Noto, au Japon. (KARYN NISHIMURA / RADIO FRANCE)

Le 1er janvier dernier, les fêtes du Nouvel an au Japon étaient gâchées par un puissant séisme et un tsunami qui ont fait quelque 250 morts dans la péninsule de Noto. Quatre mois après, les habitations saccagées restent en l’état, les travaux piétinent, au point que des localités se vident, comme sur le site touristique Wakura Onsen de la municipalité de Nanao.

D’habitude début mai, Wakura Onsen regorge de familles japonaises en vacances. Cette année, personne. "Wakura Onsen, c’était réputé. Mais maintenant, c’est une ville fantôme, déplore une des rares habitantes, dépitée. Je n’ai plus de voisins. Je sors une heure dehors tous les jours, je tourne en rond, car si je reste seule dans la maison je n’ai vraiment personne à qui parler de la journée."

Le site touristique Wakura Onsen de la municipalité de Nanao, au sud-est de la péninsule de Noto, au Japon, désormais désert. (KARYN NISHIMURA / RADIO FRANCE)

La quarantaine d’hôtels traditionnels et leurs bains qui font la renommée des lieux, sont tous fermés, saccagés par le séisme du 1er janvier dernier. "Le nombre d’habitants va encore diminuer. Il n’y a pas de maisons où loger et pas de boulot. Les jeunes sont partis. Ils travaillaient tous dans les hôtels, mais comme ils sont tous foutus..."

"Les routes ne sont pas réparées"

Même quatre mois après le sinistre, il n’y a quasiment pas de travaux, pas d’ouvriers, pas d’engins de chantier. "Les routes ne sont pas réparées, souffle cette femme. Ils ne construisent pas non plus de logements temporaires ici." Un chauffeur de taxi nous confie la raison de cette situation : "Les grandes entreprises de BTP s’occupent des chantiers de l’Exposition universelle de 2025 à Osaka, du coup, il n’y a pas assez de main-d’œuvre."

"En effet, difficile de dire que ce n’est pas lié, confirme la mairie, contactée par téléphone. Il manque du personnel pour les travaux et en plus, les formalités pour obtenir l’aide de l’État sont complexes." Nul ne sait quand débutera la reconstruction ni combien de temps elle durera. "J’ai entendu dire plusieurs années. C’est très inquiétant. Il n’y a plus d’emplois tant que les hôtels et logements ne sont pas réparés." 

"Ceux qui voudraient revenir ne le peuvent pas. Donc beaucoup sont partis chercher du travail ailleurs et démarrent une nouvelle vie."

La mairie de Wakura Onsen

à franceinfo

La situation est encore pire dans des localités plus au nord de la péninsule de Noto, comme Suzu et Wajima, où même avant le séisme plus de 50% de la population avait déjà plus de 65 ans, et où des dizaines de milliers de maisons sont désormais inhabitables, en attente de démolition.

Au Japon, quatre mois après le séisme : reportage de Karyn Nishimura
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