L'ADN a parlé : aucun des corps retrouvés le 31 mars à Abidjan n'est celui de Stéphane Frantz Di Rippel
L"un des deux corps retrouvés le 31 mai au bord de la lagune d"Abidjan est bien celui de Yves Lambelin. Cet industriel français avait été enlevé le 4 avril à l"hôtel Novotel d"Abidjan, en même temps que Stéphane Frantz Di Rippel.
Pour ce dernier, en revanche, le mystère demeure. Son ADN n"a pas été retrouvé sur aucun des corps.
Ce ne sont pas deux mais en fait quatre corps qui ont été retrouvés. Mais aucune information n"a filtré sur l"identification des autres cadavres. Notamment, s"il s"agit des deux salariés d"Yves Lambelin, kidnappés en même temps que les deux français. On le voit, les zones d"ombre sont encore nombreuses.
Malgré tout, pour la juge d"instruction en charge du dossier, la mort de Stéphane Frantz Di Rippel ne fait aucun doute. Cette certitude a été acquise suite aux aveux des hommes constituant le commando. Certitude également quant au lieu de l"exécution. Dans les jardins du Palais Présidentiel où les otages ont été conduits, ce 4 avril alors que les combats font rage.
Les faits sont connus, filmés par l"équipe de France 2 qui séjourne dans l"hôtel. Une demi- douzaine de militaires pro-Gbagbo fait irruption dans le Novotel. Ils menacent avec leurs armes le personnel à la recherche de journalistes blancs. Stéphane Frantz Di Rippel, le directeur, ment. Il ne dit pas qu"à l"étage du dessus des journalistes Français sont présents. Il leurs a probablement sauvé la vie.
Le commando repart au bout d"une demi-heure emmenant par la force le directeur du Novotel mais aussi un autre français, Yves Lambelin, chef d"entreprise à Abidjan, ainsi que deux de ses salariés : un Malaisien, Chelliah Pandian, et un Béninois, Raoul Adeossi.
Quelles étaient les raisons de l"opération? Selon les journalistes présents dans l"hôtel au moment de l"enlèvement, il n"est pas impossible « que la volonté de mener un raid punitif contre le lieu de rassemblement d"une presse considérée comme hostile au pouvoir sortant en ait été l"une des causes ». Les journalistes, qui ont signé une tribune dans Libération en hommage à Stéphane Frantz Di Rippel, poursuivent : « Que cherchait le commando de tueurs ce 4 avril en début d"après-midi ? Des « blancs » ? Des journalistes ? Une monnaie d"échange ? Les victimes expiatoires d"un régime agonisant ? »
Désormais la justice va passer. Reste à savoir jusqu"où elle remontera. les donneurs d'ordres seront-ils poursuivis ?
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