L'armée israélienne invite 100.000 Gazaouis à fuir leurs maisons
"Pour votre propre sécurité, il vous est demandé d'évacuer votre domicile immédiatement et de vous rendre à Gaza " avant mercredi 08 heures : voici le message reçu par 100.000 habitants du nord de la bande de Gaza, plus précisément des villes de Zeitoun, Choujaiya et Beit Lahiya. Enregistré sur des messages téléphoniques, envoyé par SMS ou par tract, il provient de l'armée israélienne.
Les militaires assurent ensuite qu'ils ne veulent "pas faire de mal " aux habitants de ces villes. Et ils rejettent la responsabilité de la poursuite des frappes aériennes sur le Hamas, qui a refusé, expliquent-ils, la proposition de trêve égyptienne.
Une "guerre psychologique " pour le Hamas
Les habitants de Beit Lahiya ont déjà reçu des messages similaires ce week-end et 17.000 d'entre eux ont fui dans des structures de l'Onu. Mais les raids annoncés n'ont ensuite pas été aussi intenses que la menace ne semblait le laisser croire. Des responsables plastiniens ont quoiqu'il en soit confirmé que des villes du nord ont été destinataires de ces avertissements, mais ils les ont qualifiés de "guerre psychologique " et ont invité les habitants à ne pas s'y plier.
Israël a annoncé mardi que son opération militaire allait s'intensifier sur le nord de la bande de Gaza, d'où partiraient la plupart des roquettes du Hamas qui tombent sur son territoire. Elles ont pour la première fois fait un mort israélien, un jeune homme qui venait ravitailler des militaires sur la frontière. Dans la nuit qui a suivi, sept Palestiniens ont été tués lors de bombardement sur des maisons de responsables du Hamas. Trois Palestiniens ont aussi été tués mercredi à la mi-journée par une frappe israélienne à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. A ECOUTER :
Pour tenter de sortir de cette spirale, le ministre français des Affaires étrangères a proposé ce mercredi matin l'installation d'une force européenne aux points de passages entre Gaza et Israël. Cette mission serait calquée sur celle qui a officié entre Gaza et l'Egypte entre 2005 et 2007, avant l'élection du Hamas. Le chef de la diplomatie française s'est dit convaincu qu'une telle force permettrait une trêve durable. Mais pour qu'elle se mette en place, il faut d'abord un cessez-le-feu durable. Et c'est précisément ce qui a échoué mardi.
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