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L'étudiante franco-turque libérée : "On ne me reproche que des trucs légaux"

Emprisonnée depuis le 9 mai dernier à Istanbul pour des liens supposés avec un groupe clandestin d'extrême-gauche, l'étudiante franco-turque Sevil Sevimli a été libérée ce lundi. Elle s'exprime pour la première fois sur toute cette affaire.
Article rédigé par Mélody Piu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

C'est une véritable surprise et un grand soulagement pour elle et sa famille. "Je vais très bien, je suis contente d'être sortie, enfin ! "
Ce sont les premiers mots de l'étudiante franco-turque qui semble en bonne santé. "Au début c'était un peu dur de s'habituer [prison ndlr], mais ils étaient gentils [gardiens ndlr] " a t-elle ajouté.

Lundi après-midi, Sévil Sévimli a été libérée avec trois autres camarades, incarcérés eux aussi depuis trois mois. Les autorités turques les accusaient d'entretenir
des liens avec un groupe clandestin de gauche, après leur participation au défilé
du 1er mai à Istanbul et à un concert du groupe "Yorum", engagé à gauche. 

"On ne me reproche que des trucs légaux, il n'y a rien d'illégal
dans tout ce que j'ai fait. Ce que j'ai fait est totalement démocratique".

En ce moment, Sévil Sévimli est à Eskisehir avec sa mère, son
petit frère et sa soeur, mais "on m'a demandé de ne pas sortir de la ville et de ne pas
sortir de la Turquie [...] jusqu'au 26 septembre. Je dois attendre le procès
" regrette l'étudiante.
Mais le combat n'est pas terminé : "Il y a encore 700 personnes en prison, on leur reproche les
mêmes faits que moi [...] Je vais faire au mieux pour qu'ils sortent aussi"
.

Sevil Sevimli, née en France de parents turcs, détient la double
nationalité, une particularité non reconnue par Ankara qui la considérait
comme Turque. Elle encourait de 12 à 20 ans de prison. Etudiante en licence
information-communication à l'université Lyon II, elle effectuait un échange
Erasmus en Turquie.

La mobilisation en sa faveur avait été importante
en France. Son comité de soutien avait reçu en quelques jours 13.000 signatures et avait été envoyée au ministre des
Affaires étrangères Laurent Fabius et à la ministre du Droit des femmes, Najat
Vallaud-Belkacem, pour réclamer l'intervention
du gouvernement français.


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