L'ex-président péruvien, Alberto Fujimori, voit sa peine de 25 ans confirmée par la Cour suprême de Lima en appel
L'ancien homme fort du Pérou de 1990 à 2000, âgé de 71 ans, avait été condamné en avril pour son rôle instigateur de massacres de civils en 1991-92 par des "escadrons de la mort".
L'Etat s'était alors livré à la répression des guérillas d'extrême-gauche, dont le Sentier lumineux.
Dans un cas, à Barrio Altos (Lima) en 1991, 15 personnes dont des femmes et un enfant avaient été tuées par un commando encagoulé ouvrant le feu sur une fête privée: apparemment une erreur de cible. Dans l'autre, neuf étudiants et un professeur de gauche de l'université de La Cantuta à Lima avaient été enlevés et exécutés en 1992. Au procès d'avril, Fujimori avait aussi été condamné pour les séquestrations avec circonstances aggravantes, par ses services secrets, d'un journaliste et d'un entrepreneur.
La Cour suprême, qui a examiné l'appel de Fujimori a confirmé la sentence à l'unanimité.
Pour beaucoup, le régime Fujimori, malgré ses violations des droits de l'Homme, reste celui qui vaincut les guérillas du Sentier Lumineux (maoïste) et du Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (guévariste), au terme d'un sanglant conflit interne qui a fait 70.000 morts et disparus entre 1980 et 2000. A ce jour, les Péruviens sont encore partagés sur l'héritage populiste et autoritaire d'"El Chino". Selon un sondage début 2009, 31% de Péruviens disaient partager les idées du fujimorisme.
Fujimori ne croyait guère aux chances de l'appel. Comme il l'a clamé à son procès, il est convaincu d'être la cible d'une justice "politique" visant à détruire le fujimorisme, et à travers lui sa fille Keïko. Agée de 34 ans, elle est député populaire, placée par les sondages parmi les premiers postulants à la présidentielle de 2011, au coude à coude avec le maire de Lima, Luis Castaneda.
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