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La conférence de Paris met la pression sur l'ONU

Les représentants des soutiens à l'opposition syrienne, réunis vendredi matin à Paris, ont "clairement" déclaré que le départ de Bachar al-Assad était nécessaire. Ils demandent à l'ONU d'agir plus sévèrement, et ont décidé d'accroître l'aide aux opposants. Mais les participants n'ont pas trouvé de point d'accord sur la question d'une intervention armée.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Franceinfo (Franceinfo)

Réunis vendredi matin à Paris pour leur troisième conférence, les Amis du
peuple syrien ont présenté leurs conclusions, notamment pour favoriser l'application
du plan de paix proposé par l'émissaire des Nations unies Kofi Annan, un plan
que Damas n'a jamais appliqué. La réunion était marquée par l'absence de la
Russie et de la Chine, les deux pays qui sont défavorables à une résolution
contraignante
de l'ONU sur la Syrie. Le texte de conclusion présente plusieurs
décisions :

Demander une action plus forte de l'ONU . La conférence a
donc appelé le Conseil de Sécurité de l'ONU à "adopter d'urgence une
résolution contraignante"
pour faire appliquer le plan de paix proposé
par Kofi Annan. Les Amis du peuple syrien demandent que cette résolution soit
adoptée "sous chapitre VII" : cela ouvre la voie à des
sanctions en cas de non-respect du texte.Les responsables et les soutiens de la répression syrienne
doivent être durement sanctionnés
, selon les conclusions de la réunion. "Les
responsables de crimes ne resteront pas impunis"
, déclare le groupe de
pays.L'aide à l'opposition sera "massivement" accrue .
Cette aide pourrait se traduire par la fourniture aux opposants de moyens de
communication, comme l'a proposé vendredi matin le ministre des Affaires étrangères
Laurent Fabius. L'aide humanitaire devra elle aussi être améliorée.Enfin, la conférence "affirme clairement" que
Bachar al-Assad doit "abandonner le pouvoir"
. "Les
participants sont convenus et ont clairement affirmé que ceux dont la présence
compromettrait la crédibilité de la transition devaient être mis à l'écart"
,
affirme le texte.

La Russie pointée du doigt

Les participants n'ont
pas réussi à s'accorder sur la question du recours à la force. Le
ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a insisté sur l'importance de "développer
notre pression politique et économique"
mais, ajoute-t-il, "nous ne
pouvons pas discuter de mesures militaires, pas ici, pas maintenant"
.

La secrétaire d'Etat américaine Hilary Clinton, quant à elle, a accusé la Chine et la Russie de "bloquer les progrès" en Syrie. Selon elle, l'aide russe à la Syrie concourt au maintien au pouvoir de Bachar al-Assad. Affirmation catégoriquement démentie par la Russie : "La Russie ne se soucie pas de soutenir tel ou tel dirigeant politique en Syrie mais oeuvre à la mise en place de l'indispensable dialogue entre les représentants du pouvoir et l'opposition" , a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères depuis Moscou. 

Les membres des Amis du peuple syrien ont d'ores et déjà
prévu de prochaines réunions : le Maroc et l'Italie se sont dits prêts à
accueillir les prochains rendez-vous.

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