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La Grande-Bretagne traque le bourreau présumé de James Foley

Scotland Yard tente d'identifier l'homme qui a exécuté le journaliste américain James Foley, privilégiant l'hypothèse qu'il s'agirait d'un des nombreux Britanniques enrôlés par l'Etat islamique (EI). Son accent semble trahir sa nationalité, mais pour l'instant rien n'est certain, affirment des spécialistes.
Article rédigé par franceinfo
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  (James Foley avait notamment couvert le conflit en Libye avant de se rendre en Syrie © Steven Senne/AP/SIPA)

La Grande-Bretagne est toujours sous le choc après la décapitation du journaliste américain James Foley par, vraisemblement, un Britannique. En une de plusieurs journaux anglais, jeudi, la photo du bourreau tirée de la vidéo de l’exécution. Sur les chaînes d’informations, le sujet tourne également en boucle. 

Boucher ”, “maniaque ” ou “fanatique ”, sont autant de mots utilisés par les médias britanniques pour exprimer leur révulsion après la diffusion de la vidéo de l’Etat islamique censée montrer la décapitation du journaliste américain par un homme masqué à l’accent anglais.

Cet accent justement semble indiquer qu’il s’agit d’un Britannique, a expliqué le Premier ministre britannique David Cameron dans une vidéo du Guardian , précisant que les autorités “n’[ont] pas encore identifié l’individu ”. D’après Paul Kerswill, expert en linguistique à l’Université de York, il pourrait s’agir d’un accent de la banlieue Est de Londres (East End).

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D’après des sources du Guardian , le bourreau pourrait être le chef d’un groupe de combattants britanniques qui détiennent des otages étrangers en Syrie, à Raqqa. Lui et trois autres djihadistes se faisaient appeler John, Paul and Ringo et leur groupe “les Beatles” par les otages, rapporte un ancien captif.

"Ils finiront par l'identifier "

La police et les services de renseignements disposent d’outils de reconnaissance faciale et vocale ultra sophistiqués qui devraient aider à mettre un nom sur le bourreau. “Ils finiront par l’identifier ”, a assuré jeudi Richard Barret, l’ancien patron de la lutte antiterroriste au sein des services de renseignement MI6. Lors d'une interview à la BBC Radio Four, il a ajouté que l'arrêter en Syrie ou en Irak en proie à la guerre et le traduire en justice pourrait s'avérer autrement plus problématique. Mais, s'il n'est pas tué au combat, il sera fatalement appréhendé "un jour ou l'autre ", a-t-il prédit.

Scoltland Yard privilégie l’hypothèse qu’il s’agirait d’un des nombreux Britanniques enrôlés par l’Etat islamique (EI). Ils disposent d'un fichier où figurent une partie au moins des 400 à 500 Britanniques qui combattraient en Irak et en Syrie, selon les autorités.

Un possible doublage de la voix

Plusieurs experts mettent cependant en garde contre toutes conclusions hâtives dans cette enquête. Richard Barrett explique que la vidéo ayant vocation d'inspirer la terreur "est quelque peu théâtrale ". Celle-ci a été professionnellement éditée, coupée, sonorisée, explique-t-il. Des gestes qui servent la mise en scène et autorisent des manipulations. Des spécialistes font ainsi valoir que la vidéo aurait pu être doublée; la voix à l’accent anglais pouvant ainsi appartenir à un autre homme que le bourreau.

Les autorités ont décidé dans un premier temps d’ignorer ces considérations et soulignent que l’implication d’un Britannique - à quelque titre que ce soit - dans un tel acte est révulsant.

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