La Jordanie accueille réfugiés et investissements syriens
La
cite industrielle d'Irbid, la grande ville du nord près de la frontière, compte
plus de dix usines syriennes. Parmi elles, une petite usine de production de
biscuits et gaufrettes. Les propriétaires ont tout fermé à Alep il y a huit
mois. Ils ont tout déménagé – les
machines, les fours, les bureaux – vers la Jordanie. Aujourd'hui ils
emploient une dizaine de personnes. "Certains ont décidé de rester, en
important depuis la Turquie. Ils me reprochent d'être parti mais je sais que
j'ai quitté la Syrie pour longtemps ",
explique l'un d'eux. "Avant on exportait 70% de notre production vers
la Jordanie mais ici les produits de base sont très chers. C'est difficile de
redémarrer", raconte-t-il.
A
quelques mètres de là, l'usine Durra. Elle s'est installée il y a plus d'un an
à Irbid. Elle emploie plus de 200 ouvriers dont une majorité de Jordaniens.
Duraa c'est la grande marque de conserves, mayonnaises, confitures syriennes. L'usine
familiale est située à l'est de Damas dans la Ghotta, une zone de combat
assiégée par l'armée. Aujourd'hui presque toute la production se fait en Jordanie. Et est exportée ensuite aussi
vers la Syrie.
Start-up, kebabs et glaciers
Mohamed
Gahshim a lancé une start-up à Amman. Il avait une agence de service internet à
Alep mais les coupures électriques et celles d'internet ont eu raison de son
entreprise. "Lorsque les États-Unis ont voté des sanctions contre la Syrie,
mes clients américains ne pouvaient plus transférer de l'argent pour me payer.
J'ai donc tout fermé, licencié mon personnel et j'ai cherché ce que je pouvais
faire. Il n y a pas de portail de vente sur internet au Moyen-Orient. Je me
suis dit 'c'est peut être un créneau pour moi.'"
Et
puis il y a les magasins de pâtisseries orientales qui ouvrent ici et là, les
vendeurs de kebabs syriens, le célèbre glacier damascène Bakdash a ouvert un
magasin à Amman et Irbid. Les réfugiés investissent aussi en Jordanie car
aujourd'hui ils savent que le retour n'est pas pour demain. L'économie
jordanienne est donc devenue un peu syrienne.
Mais
difficile de quantifier l'importance des investissements syriens. A part pour
le secteur industriel, tout investisseur étranger doit avoir un partenaire jordanien
pour ouvrir une société dans le royaume. Ces investisseurs syriens sont donc
pour la plupart inscrits dans la catégorie entreprises jordaniennes.
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