La tension était vive samedi à Jérusalem, où des heurts ont éclaté après les funérailles d'un jeune palestinien
Milad Said Ayyash, 17 ans, a été blessé vendredi par balles, dans des circonstances non éclaircies, et a succombé samedi à ses blessures.
Les Palestiniens commémorent ce week-end la Nakba (catastrophe en arabe), l'exode qui a accompagné la création de l'Etat d'Israël en mai 1948.
Milad Saïd Ayache, 16 ans, est décédé de ses blessures tôt samedi matin. Il a été touché apparemment par balle dans le quartier palestinien de Silwan, théâtre de violences quotidiennes entre résidents palestiniens et colons israéliens. Il a été atteint alors que des jeunes lançaient des pierres en direction de la police et de colons.
Les circonstances de l'incident n'ont pas été éclaircies. Selon un oncle, l'adolescent "est mort après avoir été blessé au ventre". Un autre de ses parents a affirmé qu'il avait été blessé par un colon juif.
Les funérailles se sont déroulés samedi matin au pied des remparts de la vieille ville de Jérusalem, en présence de 2000 personnes, aux cris de "Dieu est grand" et "Par notre sang et par notre âme, nous vengerons ce martyr".
Des heurts ont alors éclaté entre des dizaines de personnes et la police israélienne, qui a procédé à plusieurs interpellations.
Combien de blessés ?
Les manifestations marquant le début de la commémoration de la "Nakba" ont été émaillées d'incidents à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Les heurts les plus violents ont eu lieu après la prière musulmane du vendredi, dans les quartiers entourant la Vieille ville ainsi que dans le camp de réfugiés de Chouafat.
A Jérusalem, au moins une dizaine de Palestiniens ont été blessés lors de heurts avec les forces israéliennes, selon l'AFP.
Un porte-parole du Croissant-Rouge a confirmé neuf blessés palestiniens, dont Milad Saïd Ayache.
De son côté, la police a mentionné trois protestataires "très légèrement touchés" et trois policiers légèrement blessés. Une source hospitalière palestinienne a fait état d'une trentaine de blessés dans les incidents qui ont éclaté après la prière musulmane du vendredi, dans les quartiers entourant la Vieille ville, ainsi que dans le camp de réfugiés de Chouafat.
Au total, 34 Palestiniens ont été arrêtés dans la région de Jérusalem, a indiqué le porte-parole de la police, assurant que les forces israéliennes n'avaient pas tiré à balles réelles.
Le calme est revenu dans la soirée.
La police a déployé des milliers d'hommes en renfort à Jérusalem-Est et dans le nord d'Israël, où est concentrée la majorité de la population arabe. L'armée a mobilisé de son côté sept bataillons supplémentaires en Cisjordanie occupée, avec des consignes de retenue pour éviter des effusions de sang.
La "Nakba"
La "Nakba" s'est traduite par l'exode de 760.000 Palestiniens, point de départ de la question des réfugiés, actuellement au nombre de 4,8 millions avec leurs descendants, répartis pour l'essentiel entre la Jordanie, la Syrie, le Liban et les territoires palestiniens.
La résolution 194 de l'ONU dispose que "les réfugiés qui désirent rentrer dans leurs foyers et vivre en paix avec leurs voisins devraient y être autorisés le plus vite possible".
Tous les gouvernements israéliens se sont opposés à l'application du "droit au retour", au nom du caractère juif de l'Etat. Les responsables palestiniens exigent la reconnaissance par Israël du "principe" de ce droit, tout en se déclarant prêts à en négocier les modalités d'application.
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