Le dirigeant de l'opposition ougandaise a "catégoriquement rejeté" les résultats de la présidentielle de vendredi
"Nous rejetons l'autorité de Yoweri Museveni et de toute personne qu'il pourrait nommer", a affirmé Kizza Besigye dimanche.
Le chef de l'Etat sortant, au pouvoir depuis 1986, est réélu officiellement pour 5 ans. Selon des résultats annoncés dimanche midi par la Commission électorale, il est crédité de 63,38% des voix.
L'opposant Kizza Besigye, 26,01% des voix, a assuré que lui et sa coalition vont "consulter les partis politiques, les responsables religieux, la société civile et le public pour déterminer comment mettre fin au gouvernement illégitime qui pourrait être installé".
Vendredi, M. Besigye, qui accuse depuis plusieurs mois le président et son parti d'avoir orchestré des fraudes en amont et pendant le scrutin, avait déjà qualifié d'"inacceptable" l'ensemble du processus électoral.
Quelque 14 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes sur les 33 millions d'habitants que compte ce pays enclavé d'Afrique de l'Est, bientôt producteur de pétrole. Le taux de participation s'est élevé à 59,29%.
De nombreux bureaux de vote à Kampala ont entamé leurs opérations avec du retard, faute de matériel électoral livré à temps ou, comme sur le campus de l'université de Makerere, faute d'assesseurs en nombre suffisant pour surveiller la mise en place des urnes et bulletins de vote. Dans les bureaux de vote ouverts, le plus souvent en plein air, le vote s'est déroulé de façon ordonnée et dans le calme, sous le regard des agents déployés par les partis politiques.
Le chef de l'Etat Yoweri Museveni, 66 ans, a pronostiqué une "large victoire" à ce double scrutin (présidentiel et législatif). Sept candidats affrontaient le président sortant, dont Kizza Besigye, principal adversaire de M. Museveni, pour la troisième élection consécutive.
A la tête de la Coalition inter-partis qui regroupe quatre formations d'opposition, Kizza Besigye est l'ancien médecin personnel de Museveni en rupture de ban avec le chef de l'Etat depuis 1999. Fait notable cependant, l'opposition a bénéficié pendant la campagne d'une liberté de mouvement inégalée, loin du harcèlement judiciaire dont fut l'objet M.Besigye en 2006. Le président Museveni est toutefois resté sourd aux appels de l'opposition demandant une refonte de la Commission électorale.
Interrogé par l'AFP sur le risque de violences post-électorales, un partisan de M.Museveni, Sam Batambuze, se montrait perplexe: "Je ne sais pas si mon candidat peut abandonner le pouvoir pacifiquement. Après tout, c'est un chef d'Etat africain".
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