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Le gouvernement intérimaire du Kirghizstan veut juger le président déchu, Kourmanbek Bakiev, réfugié en Belarus

"La population du Kirghizstan ne peut réagir favorablement à l'arrivée au Bélarus d'un tel personnage qui a beaucoup de morts sur la conscience", a déclaré mardi soir la chef du gouvernement provisoire, Rosa Otounbaïeva.Le président déchu Bakiev a affirmé de son côté mercredi être toujours le chef de l'Etat de ce pays d'Asie centrale.
Article rédigé par France2.fr
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Le président déchu du Kirghizstan, Kourmanbek Bakiev en 2005 (archives) (AFP/VYACHESLAV OSELEDKO)

"La population du Kirghizstan ne peut réagir favorablement à l'arrivée au Bélarus d'un tel personnage qui a beaucoup de morts sur la conscience", a déclaré mardi soir la chef du gouvernement provisoire, Rosa Otounbaïeva.

Le président déchu Bakiev a affirmé de son côté mercredi être toujours le chef de l'Etat de ce pays d'Asie centrale.

"Tous ceux qui ont souffert pensent qu'il ne peut y avoir de refuge nulle part au monde pour ce sadique. Ce criminel doit être extradé dans notre pays. Si cela ne se produit pas, il reste Interpol", a ajouté Rosa Otounbaïeva.

Le nouveau gouvernement intérimaire kirghiz veut traduire en justice le président déchu à la suite du soulèvement populaire au début du mois dans la capitale Bichkek, qui a fait 85 morts et renversé le régime de Kourmanbek Bakiev.

Rosa Otounbaïeva a par ailleurs lancé un appel au calme et indiqué que les forces de police étaient prêtes, s'il le fallait, à tirer sur les manifestants pour rétablir l'ordre, à la suite des violences ethniques qui ont fait cinq morts lundi.

La fuite de Bakiev
Kourmanbek Bakiev s'était envolé le 15 avril du Kirghizstan pour le Kazakhstan voisin, où il avait remis sa démission après des négociations coordonnées par la Russie et les Etats-Unis en vue d'apaiser les tensions. Sa destination n'avait pas été révélée.

Le président kirghiz déchu s'est en fait rendu à Minsk, la capitale Bélarusse, escorté par des membres du service de sécurité du président bélarusse, a révélé mercredi le chef de ce service, Andreï Vtiourine, cité par l'agence Interfax.

Le président Bélarusse Alexandre Loukachenko avait récemment pris la défense de M. Bakiev en affirmant que l'arrivée au pouvoir de l'opposition au Kirghizstan était un "coup d'Etat". Il a aussi critiqué l'attitude des Etats-Unis et de la Russie qui ont rapidement noué des contacts avec les nouveaux dirigeants.

Bakiev affirme sa légitimité
Kourmanbek Bakiev, réfugié au Bélarus, a affirmé mercredi être toujours le chef de l'Etat de ce pays d'Asie centrale.

"Moi, Kourmanbek Bakiev, je suis le président élu du Kirghizstan et reconnu par la communauté internationale", a-t-il déclaré à des journalistes à Minsk.

"Je ne reconnais pas ma démission. J'ai été élu président il y a neuf mois par la population kirghize et aucun pouvoir ne peut m'arrêter. Seule la mort peut m'arrêter", a ajouté M. Bakiev.

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