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Le parlement tibétain en exil a lu lundi la requête du dalaï lama qui souhaite être déchargé de ses fonctions politiques

Le parlement a ouvert une session historique pour examiner sa demande à Dharamsala, dans le nord de l'Inde, où sont basés les Tibétains en exil.Le prix Nobel de la paix a annoncé la semaine dernière son intention de renoncer à son rôle de chef du gouvernement tibétain en exil pour laisser la place à un nouveau dirigeant, "librement élu".
Article rédigé par France2.fr
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Le président du parlement tibétain en exil lit une lettre du dalaï lama (Dharamsala, 14 mars 2011) (AFP / Lobsang Wangyal)

Le parlement a ouvert une session historique pour examiner sa demande à Dharamsala, dans le nord de l'Inde, où sont basés les Tibétains en exil.

Le prix Nobel de la paix a annoncé la semaine dernière son intention de renoncer à son rôle de chef du gouvernement tibétain en exil pour laisser la place à un nouveau dirigeant, "librement élu".

Dans une lettre adressée aux parlementaires, le leader sprituel des Tibétains, âgé de 75 ans, met en garde contre un report de la décision de l'assemblée concernant sa retraite politique, estimant que cela pourrait poser à l'avenir "un défi écrasant".

Le dalaï lama estime que le mouvement tibétain est désormais suffisamment mûr pour élire directement un nouveau chef du gouvernement tibétain en exil. "Si nous devons encore rester en exil pendant plusieurs décennies, il y aura inévitablement un moment où je ne serai plus capable d'assurer la gouvernance", écrit-il. "Il est par conséquent nécessaire d'établir un système de gouvernance tant que je suis encore en bonne santé pour que l'administration tibétaine en exil puisse être autonome plutôt qu'elle soit dépendante du dalaï lama", poursuit-il.

Le dalaï lama demande que la constitution du mouvement tibétain soit amendée, pour qu'il puisse démissionner. La question doit être débattue mardi.

Ce n'est pas la première fois que le dalaï lama demande à être déchargé de ses responsabilités politiques et le parlement a rejeté plusieurs de ses requêtes, estimant qu'il n'y avait personne de sa stature pour le remplacer.

Mais cette fois-ci, la requête du leader spirituel tibétain semble plus catégorique. Un nouveau Premier ministre pourrait être désigné dimanche. Celui-ci devrait être choisi parmi trois candidats: Lobsang Sangay, un universitaire actuellement à l'Ecole de droit de Harvard, Tenzin Tethong, un ancien représentant du dalaï lama à New York et à Washington, et Tashi Wangdi, qui a occupé plusieurs portefeuilles du gouvernement en exil au fil des années. Le premier est considéré comme favori.

Les trois nouveaux leaders pressentis ont cependant émis des réserves sur le remplacement du dalaï lama et l'ont appelé à reconsidérer sa décision.

Le dalaï lama veut quitter ses fonctions politiques
Le temps est venu de laisser la place à un nouveau dirigeant "librement élu", avait annoncé jeudi dernier le chef spirituel des Tibétains.

Le dalaï lama incarne aux yeux du monde les valeurs bouddhistes et la lutte des Tibétains contre l'administration chinoise au Tibet.

Sa fonction politique est essentiellement symbolique et il a assuré qu'il n'abandonnait pas son rôle principal, celui de chef spirituel. Il a aussi affirmé qu'il ne se retirait pas de la vie publique et qu'il continuerait "à jouer son rôle pour la juste cause du Tibet".

"Mon désir de transmettre l'autorité n'a rien à voir avec une volonté de renoncer aux responsabilités", a déclaré le dalaï lama durant un discours à Dharamsala. "C'est pour le bien à long terme des Tibétains. Ce n'est pas parce que je me sens découragé", a-t-il ajouté.

Pékin a estimé qu'il n'avait pas le droit de choisir son successeur mais devait se réincarner, conformément à la tradition bouddhiste tibétaine.

Pékin, qui considère le Dalaï Lama comme un dangereux séparatiste responsable des soulèvements successifs au Tibet, voit dans cette annonce un "piège destiné à tromper la
communauté internationale".

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