Le père de la réforme allemande du travail consulté par Hollande
Et si les meilleures idées pour venir à bout du chômage venaient d'ailleurs ? D'Allemagne par exemple, où le chômage est passé de 9,8% en 2002 à 5,4% aujourd'hui ? Des chiffres qui font rêver de ce côté-ci du Rhin, semble-t-il.
Mardi, le Saarbrücker Zeitung , un quotidien régional de la Sarre, affirmait un peu vite que le père des réformes du marché du travail en Allemagne, Peter Hartz, allait conseiller directement François Hollande. Démenti de l'Elysée : en fait, Peter Hartz a bien été reçu à l'Elysée, il y a deux mois, à la demande de François Hollande. Mais il s'agissait d'un "entretien informel" . Histoire de mettre les points sur les "i", Aquilino Morelle, le conseiller politique du président a déclaré :"Je démens qu'il soit conseiller ou soit amené à le devenir". Peter Hartz, lui, a refusé de donner les détails de son entretien.
Hartz IV, bête noire des chômeurs allemands
Peter Hartz, le nom est resté célèbre en Allemagne. Pas forcément en bien, d'ailleurs... Quatre lois portent son nom, votées entre 2003 et 2005. Elles ont simplifié les procédures d'embauche, créé des contrats précaires, restructuré les agences pour l'emploi.
Et surtout, Hartz IV, qui limite l'indemnisation des chômeurs à un an, les oblige à accepter, passé ce délai, n'importe quel emploi à n'importe quel salaire, et peut les forcer à déménager pour un logement plus en adéquation avec leurs revenus.
Reste que son fameux "Agenda 2010" a profondément remanié l'Etat-providence allemand, et a fait chuter le chômage. Au prix fort ? Michel Sapin, le ministre du Travail, a commenté sur France Inter : "Ca a eu des effets bénéfiques et des effets difficiles. (...) Qu'on l'écoute, qu'on parle avec lui et qu'on regarde quelle était l'expérience, ça me paraît être la moindre des choses, on a le droit d'ouvrir les yeux, d'ouvrir les oreilles, on n'est pas obligé de suivre pour autant."
Pour terminer l'histoire, Peter Hartz, ancien DRH de Volkswagen, a eu une fin difficile : il a été condamné en 2007 à deux ans de prison avec sursis, et 576.000 euros d'amende pour détournement de fonds. Il avait octroyé, en dix ans, deux millions d'euros de bonus au syndicaliste qui dirigeait le comité d'entreprise chez VW. Le tribunal a reconnu qu'il n'y avait pas eu d'enrichissement personnel.
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