Le sultan Qabous d'Oman, confronté à de nombreuses manifestations, a décidé de remanier profondément son gouvernement
"Le sultan d'Oman a ordonné le remaniement du conseil des ministres", qui compte plus d'une trentaine de membres, a annoncé la télévision d'Etat.
Le sultan Qabous, 70 ans, concentre les fonctions de chef d'Etat, Premier ministre, ministre de la Défense et de ministre des Finances, mais il n'est pas visé par les protestataires.
Au moins trois ministres dont les manifestants demandaient le limogeage ont été congédiés, selon des sources officielles.
Le ministre de l'Economie, Ahmed ben Abdel Nabi Mekki, a été démis et son ministère a été aboli.
Le ministre de l'Intérieur Saoud ben Brahim al-Boussaïdi, a été remplacé par un autre membre du gouvernement, le ministre de la Fonction publique, Hammoud ben Fayçal ben Said al-Boussaïdi.
Cette mesure intervient alors que des protestataires dénoncent depuis fin février, notamment dans la ville portuaire de Sohar (200 km au nord de Mascate), la corruption de certains ministres.
Sit-in pacifique
Samedi, le sultan, au pouvoir depuis 1970, avait déjà limogé deux personnalités de son cabinet : le ministre de la Sécurité du palais (bien Sécurité du palais), et celui des Affaires du palais.
Cette décision n'avait pas calmé les manifestants, et lundi des centaines de personnes s'étaient rassemblées à Sohar, où ils s'apprêtaient à passer une nouvelle nuit dans un camp de toile sur un rond-point de la ville.
"Le sit-in pacifique se poursuit pour la neuvième journée consécutive", a indiqué à l'AFP l'un des militants. "Le peuple omanais manifeste pacifiquement pour des réformes et non pour renverser le régime", a-t-il ajouté.
D'autres manifestants campaient devant le siège du Conseil consultatif à Mascate.
Situation stratégique dans le Golfe
Le sultan avait annoncé également la création de 50.000 emplois, des aides pour les chômeurs, ainsi que la mise en place d'une commission chargée de faire des propositions pour donner plus de pouvoir à l'assemblée consultative élue.
Le sultanat a des ressources limitées en pétrole, mais il occupe une situation stratégique à l'embouchure du Golfe, d'où proviennent 20% de l'ensemble du brut qui circule dans le monde.
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