Cet article date de plus de huit ans.
Les djihadistes russophones, cibles de Poutine en Syrie
Le russe serait, après l'anglais, la langue la plus parlée dans les rangs des djihadistes présents en Syrie. Un terrain d'entraînement avant d'aller instaurer dans le Caucase un Califat de Russie ? Ce projet qui inquiète Vladimir Poutine serait l'une des motivations de son intervention militaire.
Publié
Temps de lecture : 10min
Que ce soit dans les rangs de Daech ou d'al-Qaïda, le djihad recruterait 25.000 candidats étrangers (un nombre en hausse de 71% en moins d'un an), d'après les chiffres de l'ONU d'avril 2015. En ce qui concerne Daech, en juin dernier, le ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian parlait de 15.000 volontaires étrangers, sur un total de 30.000 à 40.000 hommes. L'Etat islamique recevrait chaque mois le renfort de 700 nouvelles recrues venant de 80 pays, selon un article du Monde publié le 16 novembre 2015.
Parmi ces volontaires étrangers, le nombre de djihadistes russophones a fait un véritable bond ces deux dernières années. Les spécialistes les chiffrent à environ 2.000 en Syrie, parfois 5.000, rapporte l'agence Interfax – contre 200 ou 250 en 2013. Quel que soit leur nombre réel, des vidéos en russe circulent sur la djiihadosphère, et des forums mettent en ligne des photos de classes russophones destinées aux enfants des djihadistes en Syrie. Témoin de l'importance de cette «clientèle», une plateforme en langue russe (lien en anglais) a été lancée par l'Etat islamique en juin 2015. Furat Media diffuse des vidéos de propagande sur son site internet et anime des comptes Twitter, Facebook et VKontakte.
Principaux fournisseurs : le Caucase et le Tadjikistan
Les principaux fournisseurs de djihadistes sont le Caucase, resté instable après la deuxième guerre de Tchétchénie, et le Tadjikistan, la plus pauvre des anciennes républiques soviétique Asie centrale. Les Tchétchènes viennent de Russie, du Caucase du Nord, de Géorgie, ou de la diaspora de Turquie et de l'Union européenne. Ils rejoignent l'État islamique (Daech), mais aussi son concurrent le Front al-Nosra (la branche syrienne d'al-Qaïda), Ahrar al-Sham ou autres, en Irak et surtout en Syrie.
Les combattants venus du Caucase ont commencé à investir le terrain syrien lors de la bataille d'Alep, à l'été 2012. A cette date, le fils d'un chef de guerre tchétchène connu, Rouslan Guelaïev, y est tué. C'est à l'appel de l'Emirat du Caucase que les Tchétchènes exportent en Syrie un conflit jusque-là local.
L'Emirat du Caucase supplanté par l'Etat islamique
La deuxième guerre de Tchétchénie (1999-2009) a radicalisé toute la région, dans la haine de la Russie, de Poutine et de Kadyrov. Les groupes wahhabites s'implantent au détriment de l'islam soufi, la religion traditionnelle tchétchène, discréditée par ses compromissions avec le pouvoir russe. L'Emirat du Caucase, groupe islamiste radical proche d'al-Qaïda, a été fondé en 2007 par Dokou Oumarov. Cet indépendantiste tchétchène passé au terrorisme est responsable du double attentat-suicide dans le métro de Moscou, en 2010. Dokou Oumarov a été tué par les services secrets du FSB en 2014.
L'EC revendique un territoire allant de la mer caspienne à la mer Noire. C'est l'une de ses «provinces», Wilayat Daguestan, liée au mouvement irakien Ansar al-Sounna (proche d'al-Qaïda) qui signe les attentats de Volgograd, en 2013. L'EIC puise ses racines dans la mouvance salafiste qui anime al-Qaïda, lors des combats contre les Soviétiques en Afghanistan, dans les années 90.
Depuis la mort de son chef, l'organisation proche d'al-Qaïda a déçu ses partisans – même pas capable d'organiser un attentat lors des JO de Sotchi... – et perd du terrain au profit de l'Etat islamique, fort d'une image plus «moderne» et dynamique. En juin 2015, un groupe de militants de l'EIC pour la Tchétchénie, la Daghestan, l'Ingouchie et la Kabardino-Balkarie a ainsi fait allégeance à Daech. Selon les chercheurs, l'Emirat du Caucase serait plutôt le fief des anciens combattants des deux guerres de Tchétchénie. Les jeunes le jugent trop «provincial» et préfèrent l'Etat islamique
Chez Daech, les russophones sont tous appelés par extension «les Tchétchènes». Ils tranchent avec des «Syriens en tongs» et se font remarquer pour leur «professionnalisme». Leurs compétences guerrières leur valent souvent un rôle de premier plan. Selon le journaliste américain Mitchell Prothero, cité par le Figaro (lien abonné), «ils laissent les basses besognes et les exécutions aux idiots utiles venus de France ou de Grande-Bretagne, qui n'ont aucune expérience militaire».
Une troisième guerre de Tchétchénie ?
Si les premières frappes russes en Syrie ont été accusées de ne pas viser Daech, c'est qu'elles se concentraient sur les provinces d'Alep (ouest), de Lattaquié et Idlib (nord-ouest), où l'EI n'est pas présent. En visant les zones de prédilection des Tchétchènes et Daghestanais du Caucase (des minorités du Caucase russe y sont d'ailleurs présentes depuis la fin du XIXe siècle et la guerre russo-turque), Poutine mène-t-il sa troisième guerre de Tchétchénie ?
On trouve ces Tchétchènes dans les rangs de Jund al-Cham al-Chichan (les Soldats tchétchènes du Levant) aux côtés du Front al-Nosra, ou d'Ajnad Kavkaz (les Soldats du Caucase), dans les provinces d'Idlib et de Lattaquié. Dans la province d'Alep, Jaich al-Mouhajirine wal Ansar réunit des Tchétchènes, des Ouzbeks et des Tadjiks. Ce groupe s'est scindé entre le Front al-Nosra et l'Etat islamique, qu'a rejoint son chef.
«Abou Omar le Tchétchène» passé chez Daech
Figure «légendaire» du djihad tchétchène, Abou Omar el-Chichani («le Tchétchène»), Tarkhan Batirachvili de son vrai nom, est né en 1986 de père géorgien, comme l'indique son patronyme, et de mère tchétchène. Il a grandi dans la vallée du Pankissi, «sponsorisée» par les pays du Golfe et passée en quelques années du soufisme au salafisme. Cet ancien des Spetsnaz (forces spéciales) géorgiennes s'est formé au salafisme en prison. En 2012, il fuit en Turquie, d'où il rejoint la Syrie. Il y fonde Jaich al-Muhajirine wal Ansar, réputé pour la prise de la base aérienne de Menagh lors de la bataille d'Alep. Cette victoire rameute un flot de militants radicalisés venus de l'ex-URSS.
En 2013, «Omar le Tchétchène» rejoint l'Etat islamique d'Abou Bakar al-Baghdadi qui, selon l'historien tchétchène Mairbeck Vatchagaïev, lui aurait promis en échange un émirat caucasien pour prolonger la guerre sainte dans le Caucase – un pas que n'avait jamais franchi al-Qaïda. «L'étoile montante de l'Etat islamique», comme l'appelait le Washington Post, connu aussi sous le surnom de «Barberousse», aurait été abattu par les forces irakiennes en mai 2015.
L'Asie centrale de plus en plus séduite par l'EI
Les ressortissants d'Asie centrale, remarqués au sein du Front al-Nosra lors de l'assaut à Idlib en mai dernier, seraient de plus en plus nombreux en Syrie. Ils ont fait parler d'eux notamment avec une vidéo choc où l'on voit un enfant de 10 ans exécuter deux hommes présentés comme des agents du FSB.
Le seul Tadjikistan aurait envoyé 4.000 recrues en mai dernier. La plus pauvre des anciennes Républiques soviétiques serait devenue le principal vivier de l'EI. Avec une belle prise : le chef de ses forces spéciales, Gulmorod Khalimov, formé à la lutte contre l'extrémisme... par les Américains. Du côté d'al-Qaïda, le Jaich al-Mouhajirine wal Ansar d'Abou Omar (rallié, lui, à à l'EI), 1.500 hommes tchétchènes, ouzbeks et tadjiks, a annoncé son allégeance en septembre dernier.
Selon un rapport de l'International Crisis Group, en janvier 2015, 2.500 Ouzbeks avaient rejoint la Syrie – 500 selon d'autres sources, ainsi que plusieurs centaines de Turkènes et de Kirghizes.
En Asie centrale, note le rapport de l'ICG, qui s'alarme de la variété des profils des candidats au djihad, «la religion remplit un vide créé par le manque de gouvernance et l'insécurité sociale» et le califat islamique est vu comme «une alternative sérieuse à la vie post-soviétique». Mais les ressortissants d'Asie centrale se recrutent aussi à Moscou. Les «centaines de recruteurs de l'EI actifs dans la capitale russe», selon Léon Aron, spécialiste de la Russie à l'American Enterprise Institute cité par le Figaro, vont les chercher sur les chantiers de construction où ils travaillent souvent au noir et dans des conditions misérables.
Un entraînement en Syrie avant le retour au pays ?
Pour les experts de l'ONU, la Syrie représente pour les milliers de combattants étrangers une «école de perfectionnement pour extrémistes», analogue à l'Afghanistan des années 1990. Selon les spécialistes russes, ces djihadistes venus de Russie et de l'ancienne Union soviétique n'adoptent pas la cause de l'Etat islamique ou du Front al-Nosra. Pour eux, ce conflit est une étape préparatoire avant la guerre civile qu'ils veulent déclencher dans le Caucase et l'Asie centrale. Le but étant, à terme, d'instaurer un Califat de Russie.
Selon l'historien tchétchène Mairbek Vatchagaïev, «Poutine a très peur du retour de ces djihadistes aguerris. Il est évident que les Russes vont essayer de tous les tuer en Syrie.» Cette menace d'un djihad en territoire russe et à ses frontières serait une motivation clé de l'intervention russe en Syrie. Une motivation que les sites pro-Kremlin comme Sputniknews mettent d'ailleurs en avant, avec des chiffres qui peuvent sembler surévalués.
Parmi ces volontaires étrangers, le nombre de djihadistes russophones a fait un véritable bond ces deux dernières années. Les spécialistes les chiffrent à environ 2.000 en Syrie, parfois 5.000, rapporte l'agence Interfax – contre 200 ou 250 en 2013. Quel que soit leur nombre réel, des vidéos en russe circulent sur la djiihadosphère, et des forums mettent en ligne des photos de classes russophones destinées aux enfants des djihadistes en Syrie. Témoin de l'importance de cette «clientèle», une plateforme en langue russe (lien en anglais) a été lancée par l'Etat islamique en juin 2015. Furat Media diffuse des vidéos de propagande sur son site internet et anime des comptes Twitter, Facebook et VKontakte.
Principaux fournisseurs : le Caucase et le Tadjikistan
Les principaux fournisseurs de djihadistes sont le Caucase, resté instable après la deuxième guerre de Tchétchénie, et le Tadjikistan, la plus pauvre des anciennes républiques soviétique Asie centrale. Les Tchétchènes viennent de Russie, du Caucase du Nord, de Géorgie, ou de la diaspora de Turquie et de l'Union européenne. Ils rejoignent l'État islamique (Daech), mais aussi son concurrent le Front al-Nosra (la branche syrienne d'al-Qaïda), Ahrar al-Sham ou autres, en Irak et surtout en Syrie.
Les combattants venus du Caucase ont commencé à investir le terrain syrien lors de la bataille d'Alep, à l'été 2012. A cette date, le fils d'un chef de guerre tchétchène connu, Rouslan Guelaïev, y est tué. C'est à l'appel de l'Emirat du Caucase que les Tchétchènes exportent en Syrie un conflit jusque-là local.
L'Emirat du Caucase supplanté par l'Etat islamique
La deuxième guerre de Tchétchénie (1999-2009) a radicalisé toute la région, dans la haine de la Russie, de Poutine et de Kadyrov. Les groupes wahhabites s'implantent au détriment de l'islam soufi, la religion traditionnelle tchétchène, discréditée par ses compromissions avec le pouvoir russe. L'Emirat du Caucase, groupe islamiste radical proche d'al-Qaïda, a été fondé en 2007 par Dokou Oumarov. Cet indépendantiste tchétchène passé au terrorisme est responsable du double attentat-suicide dans le métro de Moscou, en 2010. Dokou Oumarov a été tué par les services secrets du FSB en 2014.
L'EC revendique un territoire allant de la mer caspienne à la mer Noire. C'est l'une de ses «provinces», Wilayat Daguestan, liée au mouvement irakien Ansar al-Sounna (proche d'al-Qaïda) qui signe les attentats de Volgograd, en 2013. L'EIC puise ses racines dans la mouvance salafiste qui anime al-Qaïda, lors des combats contre les Soviétiques en Afghanistan, dans les années 90.
Depuis la mort de son chef, l'organisation proche d'al-Qaïda a déçu ses partisans – même pas capable d'organiser un attentat lors des JO de Sotchi... – et perd du terrain au profit de l'Etat islamique, fort d'une image plus «moderne» et dynamique. En juin 2015, un groupe de militants de l'EIC pour la Tchétchénie, la Daghestan, l'Ingouchie et la Kabardino-Balkarie a ainsi fait allégeance à Daech. Selon les chercheurs, l'Emirat du Caucase serait plutôt le fief des anciens combattants des deux guerres de Tchétchénie. Les jeunes le jugent trop «provincial» et préfèrent l'Etat islamique
Chez Daech, les russophones sont tous appelés par extension «les Tchétchènes». Ils tranchent avec des «Syriens en tongs» et se font remarquer pour leur «professionnalisme». Leurs compétences guerrières leur valent souvent un rôle de premier plan. Selon le journaliste américain Mitchell Prothero, cité par le Figaro (lien abonné), «ils laissent les basses besognes et les exécutions aux idiots utiles venus de France ou de Grande-Bretagne, qui n'ont aucune expérience militaire».
Une troisième guerre de Tchétchénie ?
Si les premières frappes russes en Syrie ont été accusées de ne pas viser Daech, c'est qu'elles se concentraient sur les provinces d'Alep (ouest), de Lattaquié et Idlib (nord-ouest), où l'EI n'est pas présent. En visant les zones de prédilection des Tchétchènes et Daghestanais du Caucase (des minorités du Caucase russe y sont d'ailleurs présentes depuis la fin du XIXe siècle et la guerre russo-turque), Poutine mène-t-il sa troisième guerre de Tchétchénie ?
On trouve ces Tchétchènes dans les rangs de Jund al-Cham al-Chichan (les Soldats tchétchènes du Levant) aux côtés du Front al-Nosra, ou d'Ajnad Kavkaz (les Soldats du Caucase), dans les provinces d'Idlib et de Lattaquié. Dans la province d'Alep, Jaich al-Mouhajirine wal Ansar réunit des Tchétchènes, des Ouzbeks et des Tadjiks. Ce groupe s'est scindé entre le Front al-Nosra et l'Etat islamique, qu'a rejoint son chef.
«Abou Omar le Tchétchène» passé chez Daech
Figure «légendaire» du djihad tchétchène, Abou Omar el-Chichani («le Tchétchène»), Tarkhan Batirachvili de son vrai nom, est né en 1986 de père géorgien, comme l'indique son patronyme, et de mère tchétchène. Il a grandi dans la vallée du Pankissi, «sponsorisée» par les pays du Golfe et passée en quelques années du soufisme au salafisme. Cet ancien des Spetsnaz (forces spéciales) géorgiennes s'est formé au salafisme en prison. En 2012, il fuit en Turquie, d'où il rejoint la Syrie. Il y fonde Jaich al-Muhajirine wal Ansar, réputé pour la prise de la base aérienne de Menagh lors de la bataille d'Alep. Cette victoire rameute un flot de militants radicalisés venus de l'ex-URSS.
En 2013, «Omar le Tchétchène» rejoint l'Etat islamique d'Abou Bakar al-Baghdadi qui, selon l'historien tchétchène Mairbeck Vatchagaïev, lui aurait promis en échange un émirat caucasien pour prolonger la guerre sainte dans le Caucase – un pas que n'avait jamais franchi al-Qaïda. «L'étoile montante de l'Etat islamique», comme l'appelait le Washington Post, connu aussi sous le surnom de «Barberousse», aurait été abattu par les forces irakiennes en mai 2015.
L'Asie centrale de plus en plus séduite par l'EI
Les ressortissants d'Asie centrale, remarqués au sein du Front al-Nosra lors de l'assaut à Idlib en mai dernier, seraient de plus en plus nombreux en Syrie. Ils ont fait parler d'eux notamment avec une vidéo choc où l'on voit un enfant de 10 ans exécuter deux hommes présentés comme des agents du FSB.
Le seul Tadjikistan aurait envoyé 4.000 recrues en mai dernier. La plus pauvre des anciennes Républiques soviétiques serait devenue le principal vivier de l'EI. Avec une belle prise : le chef de ses forces spéciales, Gulmorod Khalimov, formé à la lutte contre l'extrémisme... par les Américains. Du côté d'al-Qaïda, le Jaich al-Mouhajirine wal Ansar d'Abou Omar (rallié, lui, à à l'EI), 1.500 hommes tchétchènes, ouzbeks et tadjiks, a annoncé son allégeance en septembre dernier.
Selon un rapport de l'International Crisis Group, en janvier 2015, 2.500 Ouzbeks avaient rejoint la Syrie – 500 selon d'autres sources, ainsi que plusieurs centaines de Turkènes et de Kirghizes.
En Asie centrale, note le rapport de l'ICG, qui s'alarme de la variété des profils des candidats au djihad, «la religion remplit un vide créé par le manque de gouvernance et l'insécurité sociale» et le califat islamique est vu comme «une alternative sérieuse à la vie post-soviétique». Mais les ressortissants d'Asie centrale se recrutent aussi à Moscou. Les «centaines de recruteurs de l'EI actifs dans la capitale russe», selon Léon Aron, spécialiste de la Russie à l'American Enterprise Institute cité par le Figaro, vont les chercher sur les chantiers de construction où ils travaillent souvent au noir et dans des conditions misérables.
Un entraînement en Syrie avant le retour au pays ?
Pour les experts de l'ONU, la Syrie représente pour les milliers de combattants étrangers une «école de perfectionnement pour extrémistes», analogue à l'Afghanistan des années 1990. Selon les spécialistes russes, ces djihadistes venus de Russie et de l'ancienne Union soviétique n'adoptent pas la cause de l'Etat islamique ou du Front al-Nosra. Pour eux, ce conflit est une étape préparatoire avant la guerre civile qu'ils veulent déclencher dans le Caucase et l'Asie centrale. Le but étant, à terme, d'instaurer un Califat de Russie.
Selon l'historien tchétchène Mairbek Vatchagaïev, «Poutine a très peur du retour de ces djihadistes aguerris. Il est évident que les Russes vont essayer de tous les tuer en Syrie.» Cette menace d'un djihad en territoire russe et à ses frontières serait une motivation clé de l'intervention russe en Syrie. Une motivation que les sites pro-Kremlin comme Sputniknews mettent d'ailleurs en avant, avec des chiffres qui peuvent sembler surévalués.
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