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Les villes candidates aux JO se font plus rares, les abandons se multiplient

Paris et Los Angeles sont les seules villes encore en lice pour les JO de 2024 après les abandons de Budapest, Rome, Boston, Hambourg. Les Jeux organisés par la Grèce en 2004 et le Brésil en 2016 ont précipité les deux pays dans la dette et la récession. Les jeux olympiques coûtent cher et les candidats ne se bousculent plus au portillon.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min

Le CIO peine ces dernières années à recueillir des candidatures solides pour les Jeux Olympiques. Le coût des JO est le plus souvent supérieur aux recettes et depuis la crise de 2008, qui a gonflé l’endettement des Etats, les candidats se font plus rares.
 
Budapest a confirmé officiellement début mars le retrait de sa candidature pour les JO 2024. Une pétition signée par 266.000 Hongrois a dénoncé le coût du projet et demandé davantage de moyens pour la santé et l'éducation
 
A Rome, la maire élue en août 2016, Virginia Raggi, a retiré le soutien de la municipalité à l’organisation des JO, jugeant cette candidature «irresponsable». «Nous n’hypothèquerons pas l’avenir de cette ville. (...) Nous n’accepterons pas les jeux du béton», a lancé l’élue du mouvement «cinq étoiles».
 
Le Comité Olympique italien avait déjà renoncé en 2011 à une candidature de Rome. Le chef du gouvernement de l'époque, Mario Monti, estimait que le pays n'en avait pas les moyens.
 
Stades à l'abandon
En 2004, les jeux d’Athènes ont sans doute permis d’améliorer les transports de la capitale, mais ils ont largement alourdi la dette du pays et contribué à l’effondrement de l’économie. Depuis, la plupart des installations sportives sont à l’abandon.

De même, huit mois après les JO de Rio de Janeiro, le Parc Olympique, poumon des Jeux, n'accueille ni entraînements ni compétitions
 
Les budgets dérapent régulièrement. Les Jeux de Montréal en 1976 avaient coûté cinq fois plus que prévu. Le budget des JO de Tokyo (2020) pourrait doubler ou tripler. Le coût initial était estimé à environ 6 milliards d’euros et la capitale japonaise avait été choisie en raison de ce faible coût.

Si on compte l’ensemble des coûts de transport, de logement, de communication, de sécurité, les installations sportives – sans oublier les cérémonies d’ouverture et de clôture –, difficile de rentrer dans ses frais. Sauf pour des villes qui peuvent s’appuyer sur de nombreuses infrastructures existantes comme Paris ou Los Angeles.

Londres en 2012 n’y a consacré que 10,5 milliards d’euros (on ne sait pas si ce chiffre compte le lobbying et les pots de vin versés) et selon le gouvernement britannique, les retombées en termes d’investissements et de tourisme ont été plutôt favorables.


Pékin en revanche y a consacré un budget de 30,3 milliards d’euros en 2008. La Chine a vu dans l’organisation des JO la reconnaissance de son affirmation comme grande puissance. Les JO sont l’occasion de briller sur la scène internationale, le prestige et la puissance des nations se compte également au nombre de médailles.

Si les désistements devaient se poursuivent (neuf villes ces dernières années), le CIO devra changer ses procédures. Sans quoi, le vote au moment du choix de la ville olympique n'aurait plus de sens. Confronté à ce manque de candidatures, le CIO songerait même à procéder à un double vote en septembre 2016 à Lima.

Paris et Los Angeles seraient alors assurés d’obtenir les JO de 2024 ou de 2028. Une idée lancée par son président, Thomas Bach, au détour d'un discours après avoir salué la qualité des deux projets olympiques. Une hypothèse sans fondements juridiques, affirment les experts.

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