Libye : "Khalifa Haftar contrôle pour la première fois la 2e ville du pays où il peut vraiment installer son pouvoir"
La reprise de la ville de Benghazi par le maréchal Khalifa Haftar est une "annonce importante" car "il peut vraiment y installer son pouvoir", note Hasni Abidi, directeur du Cernam.
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est en proie à une guerre civile. Il y d'un côté un gouvernement reconnu par la communauté internationale qui siège à Tripoli et de l'autre, le maréchal Khalifa Haftar à la tête d'une armée nationale libyenne. Ce dernier vient d’annoncer que ses forces avaient réussi à reprendre la ville de Benghazi, la deuxième ville de Libye, où le conflit dure depuis trois ans.
"C'est une annonce importante qui intervient après trois ans de combats virulents à Benghazi et dans les alentours, une annonce importance parce que ça veut dire qu'Haftar contrôle pour la première fois la deuxième ville du pays où il peut vraiment installer son pouvoir", a réagi jeudi 6 juillet sur franceinfo Hasni Abidi, directeur du Cernam (Centre d’études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen).
"Haftar veut dire à la communauté internationale qu'on ne peut pas compter sans lui"
"On a reproché au maréchal Haftar son incapacité à reprendre cette ville à la milice islamiste. Aujourd'hui, c'est chose faite. Il faut vérifier sa capacité à contrôler toute la ville de Benghazi, mais surtout la capacité de son armée à consolider son autorité et son pouvoir, parce que plusieurs milices gardent des sympathisants mais aussi des poches de résistances très importantes", a expliqué Hasni Abidi.
Un moyen de négociations politiques et de pression
S'il arrive à consolider sa victoire, il pourra "aller un peu plus vers l'Ouest, vers Syrte, où il est en position importante, cela ouvre la voie vers Tripoli. Il a donné un ultimatum au gouvernement de monsieur Al-Sarraj pour trouver une solution politique, sinon il marchera sur Tripoli. Il est dans une position un peu victorieuse, où il contrôle une grande partie du territoire libyen". Pour Hasni Abidi, le maréchal Haftar va utiliser sa victoire à Benghazi comme un moyen de négociations politiques et de pression sur le gouvernement, mais aussi sur l'envoyé spécial des Etats-Unis. "Monsieur Haftar veut dire à la communauté internationale qu'on ne peut pas compter sans lui pour la transition politique."
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