Mali : deux journalistes de RFI retrouvés morts près de Kidal
Le communiqué du ministère des Affaire étrangères est tombé en début de soirée, environ une heure après que le gouverneur malien de Kidal ait annoncé la mort des deux journalistes de Radio France internationale, enlevés ce samedi près de Kidal, au nord du Mali.
Le Parquet de Paris ouvre une enquête
La reporter Ghislaine Dupont, 57 ans, et le technicien de reportage Claude Verlon, 55 ans, qui étaient en reportage à Kidal, ont été enlevés par un groupe armé, a ajouté le Quai d'Orsay dans un communiqué. "Les services de l'Etat français, en lien avec les autorités maliennes, mettent tout en oeuvre pour que la lumière soit faite le plus rapidement possible sur les circonstances de leur décès ", a déclaré le ministère dans un communiqué. Le parquet de Paris a de son côté ouvert une enquête préliminaire pour "enlèvement et séquestration suivis de meurtres en lien avec une entreprise terroriste". Elle sera confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et à la sous-direction antiterroriste (SDAT).
La France présente ses sincères condoléances aux familles et aux proches des deux victimes, a ajouté le ministère des Affaires étrangères.
Circonstances
Selon une source de la sécurité malienne, les journalistes ont été tués à une dizaine de kilomètres à l'extérieur de la
ville. RFI avait confirmé dans son journal de 18 heures l'enlèvement dans un 4x4 beige de Ghislaine Dupont et de Claude
Verlon, qui s'étaient déjà rendus à Kidal lors du premier tour de la récente élection présidentielle, mais n'avait pas évoqué leur décès.
Selon la radio, les ravisseurs ont envoyé des tirs de sommation et ont forcé le chauffeur des journalistes à se coucher par terre. "Ce dernier a ensuite entendu Ghislain Dupont et Claude Verlon protester et résister et c'est la dernière fois que nos journalistes ont été vus ", a dit à Paris un journaliste de Radio France Internationale. "Selon plusieurs sources les ravisseurs se sont enfuis avec nos reporters et ont mis le cap vers Tin-Essako ", a-t-il ajouté.
Les journalistes venaient d'interviewer un responsable des rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), chargé de la culture. Ce dernier a confirmé que l'enlèvement avait eu lieu à proximité de sa maison. "Quand il sont partis, j'ai entendu un bruit bizarre dehors, je suis tout de suite allé voir et quand j'ai ouvert ma porte, un homme enturbanné a braqué une arme sur moi et m'a dit "Rentre tout de suite chez toi! ", a-t-il dit, contacté par téléphone. "Je n'ai pas pu voir combien d'hommes étaient là, je n'ai distingué que le capot de la voiture des journalistes ", a-t-il ajouté.
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