Mali : l'ONU prend le relais des troupes africaines

La nouvelle mission de stabilisation de l'ONU au Mali, la Minusma, a officiellement pris le relais de la Misma, lors d'une cérémonie qui s'est tenue à Bamako lundi matin. La force onusienne remplace donc la force panafricaine, présente au Mali depuis le mois de janvier et le début de l'intervention militaire française.  

Dans les faits, que signifie ce transfert d'autorité ? D'abord, l'effectif total de troupes devrait doubler, passant de 6.000 hommes aujourd'hui à près de 12.000, même s'il faudra de nombreux mois avant d'atteindre ce chiffre.
Ensuite, les troupes africaines qui composaient déjà la Misma vont vêtir le béret bleu et être rejointes par d'autres contingents, africains et internationaux. Ces soldats viendront  du Burundi, du Bangladesh, de Chine, du Honduras, de Suède ou encore de Norvège.

Retrait français

La Minusma et l'armée malienne pourront également compter pendant un temps sur les 3.200 soldats français toujours présents au Mali même si ce chiffre va progressivement diminuer : ils ne seront plus qu'un millier à la fin de l'année.
Hervé Ladsous, en charge des opérations de maintien de la paix à l'ONU, commente ce passage de relais : une formation de quatre mois sera nécessaire pour que la Minusma soit pleinement opérationnelle, puisque les nouvelles troupes ne sont pas toujours "aux normes des Nations Unies, qu'il s'agisse des effectifs, des équipements, et des entraînements sur le plan du droit humanitaire du respect des droits de l'homme."

Au mois de janvier dernier, des troupes rebelles composées de groupes djihadistes avaient mené un coup d'Etat à Bamako et occupé les principales villes du pays, commme Gao, Tombouctou et Kidal. Depuis, l'intervention militaire française, soutenue par la Misma, avait permis de reprendre ces régions des mains des groupes armées rebelles qui l'occupaient.

Elections présidentielles

La Minusma aura pour mission de maintenir la paix dans ces zones, mais également de garantir la bonne tenue des élections présidentielles, dont le premier tour doit se tenir le 28 juillet prochain. **"Il faut tout faire pour que le premier tour de la présidentielle puisse se tenir à la date prévue" , insiste Hervé Ladsous.