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Mali. Incertitudes autour de la mort des chefs islamistes Abou Zeid et Belmokhtar

Le président du Tchad maintient qu'ils ont été tués. La France reste très prudente. Francetv info revient sur les différentes déclarations à ce sujet.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Photomontage de captures d'écran de vidéos sur lesquelles apparaissent Abdel Hamid Abou Zeid (G), un des chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et Mokhtar Belmokhtar (D), chef du groupe jihadiste responsable de la prise d'otages d'In Amenas (Algérie). (AFP / FRANCETV INFO)

Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar ont-ils été tués au cours de l'opération française au Mali ? L'information est toujours difficile à confirmer, mardi 5 mars. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a répété lundi soir, sur France 2, ne pas avoir "de preuve de mort" de ces chefs islamistes. Un peu plus tôt, le président tchadien avait maintenu que les deux hommes avaient été tués. De son côté, la radio RFI publie une photo présentée comme étant celle du cadavre de Belmokhtar. Francetv info revient sur ces informations contradictoires.

Acte 1 : la France se veut très prudente sur leur mort

Lundi matin, le chef d'état-major des armées françaises, Edouard Guillaud, affirme sur Europe 1 que la mort d'Abou Zeid est "probable""Nous ne pouvons avoir de certitude pour l'instant, parce que nous n'avons pas récupéré le corps", précise-t-il, ajoutant : "Ce serait une bonne nouvelle."

Concernant Mokhtar Belmokhtar, également donné pour mort par les Tchadiens, il répond : "Je suis d'une extrême prudence", citant les démentis apparus sur les forums islamistes.

L'armée française ne sait "pas où se trouvent les otages" ( Europe 1)

Acte 2 : un jihadiste confirme la mort d'Abou Zeid et dément celle de Belmokhtar

Sous couvert d'anonymat, un jihadiste d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) assure à l'agence mauritanienne d'informations en ligne Sahara Medias qu'Abou Zeid a été éliminé "par un bombardement aérien français dans les montagnes" des Ifoghas, dans le nord-est du Mali.

Il dément, en revanche, la mort de l'autre dirigeant islamiste, Mokhtar Belmokhtar, "pour la simple raison qu'il se trouve dans la région de Gao", dans le nord du Mali mais plus au sud du massif des Ifoghas, "où il mène les combats contre l'ennemi".

Acte 3 : le président tchadien persiste et signe 

Premier à l'avoir officiellement annoncée, Idriss Deby a confirmé lundi soir la mort des deux hommes. "Deux des chefs terroristes, Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar, qui écument le Nord-Mali, ont trouvé la mort lors des affrontements qui ont eu lieu les 22 février et 2 mars dans le massif Adrar, au Nord-Mali, entre les forces armées tchadiennes et les islamistes", a déclaré le président tchadien lors de l'inauguration d'une centrale électrique en banlieue de N'Djamena.

Acte 4 : RFI publie une photo présentée comme celle du cadavre de Belmokthar, "Paris-Match" évoque Abou Zeid 

RFI publie sur son site une "photographie exclusive", prise par son envoyé spécial à Tessalit, dans l'extrême nord-est du Mali. Celle-ci montre l'image d'un cadavre sur un téléphone portable. Selon la radio, "des militaires tchadiens revenant du front ont montré au journaliste des photos prises sur leur téléphone portable, en affirmant que ce cadavre était bien celui de Mokhtar Belmokhtar".

Cette même photo est également mise en ligne par l'hebdomadaire Paris Match. Le magazine dévoile sur son site un plan large de ce cliché, mais assure qu'il s'agit des corps d'Abou Zeid et d'un de ses combattants. 

 Acte 5 : La France répète qu'elle n'a "pas de preuve de mort"

"Je n'ai pas de preuve de la mort" d'Abou Zeid ni de Mokhtar Belmokhtar, a répété Jean-Yves Le Drian dans l'émission "Mots croisés", lundi soir sur France 2. "Je ne vous dirai pas que l'un et l'autre sont morts car je ne le sais" pas.

Pour Le Drian, tout laisse à penser que les otages sont en vie (Francetv info)

Concernant les otages français au Sahel, le ministre a affirmé qu'"au moment où nous parlons, tout laisse à penser" qu'ils "sont en vie". "Nous sommes actifs" pour libérer la famille française enlevée au Cameroun, a-t-il ajouté.

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