Jordanie : la nouvelle vie des Syriens dans le camp d'Azraq
Azraq doit contribuer à alléger la pression sur le camp de Zaatari, dans le nord du pays, où plus de 100.000 Syriens ont rouvé refuge. Un camp qui est l'équivalent en nombre à la 5e ville du pays et qui souhaite rendre le plus «vivable» et «normale» possible la vie de ces Syriens qui ont fui les combats. 100 kilomètres de routes, un système de distribution d'eau, un hôpital de 130 lits et deux écoles y ont été construits.
Salam F.Kanaan, directrice de CARE International en Jordanie, qui intervient au côté d'une vingtaine d'autres organismes gouvernementaux et humanitaires à Azraq, explique à 20 minutes : «Nous accueillons les réfugiés, leur donnant des informations sur le camp, et nous proposons des activités récréatives aux enfants pendant que le chef de famille vient récupérer matelas, couvertures, lampes à énergie solaire et ustensiles de cuisine, avant d'être dirigé vers le lieu de vie.»
Et loin des sacs de riz, popularisés par un Bernard Kouchner débarquant sur une plage de Somalie en 1992, le programme alimentaire mondial de l'ONU vient de mettre en place un supermarché dans le camp. Larissa Pelham, responsable des programmes de sécurité alimentaire de CARE, s'est rendue sur place et raconte sur Slate: «Des structures sont regroupées en villages. La création de ces villages doit permettre de décentraliser les services et de créer un environnement plus convivial. On trouve des terrains de football et de volley ball, des aires de jeu. Il y a également des points d'eau, des toilettes pour handicapés, des cliniques, un poste de police et des supermarchés.» CARE met aussi à disposition des réfugiés un centre communautaire (avec soutien thérapeutique et aide sociale) et des activités (formation, Internet et eventuellement opportunités d'emploi).
Des abris en zinc et acier ont remplacé tentes et caravanes pour résister plus «confortablement» aux vents violents et aux températures du désert. Ainsi Yasser, 33 ans, qui a fui Damas aves une quarantaine de membres de sa famile est soulagé et déclare à l'AFP: «Dieu merci, nous sommes ici, loin des bombardements. Nous allons nous habituer à vivre dans ce camp.» «Le camp est bien, mais nous attendons encore l'électricité. Il faut aussi marcher plusieurs kilomètres pour aller chercher de l'eau. Et nous avons besoin de ventilateurs et de télévisions», déclare Khaled, arrivé avec sa femme, ses 5 enfants, sa mère et sa sœur.
Andrew Harper table sur le long terme. Une façon de pérenniser ce camp tant que la situation ne sera pas stable en Syrie. Pour cela, il exhorte la communauté internationale à aider les réfugiés. Le Jordanie «fait tout ce qu'elle peut, elle a ouvert sa frontière, elle a fait de la place pour les réfugiés. Mais maintenat c'est à la communauté internationale de faire beaucoup plus pour atténuer l'impact sur le royaume.» Car l'afflux de réfugiés a eu un impact important sur la société Jordanienne. Les services publics sont aujourd'hui saturés et de nombreux Jordaniens ont eux même besoin d'aide. L'ONU avait réclamé 6,5 milliards de dollars (4,6 milliards d'euros) pour les victimes de la guerre en Syrie (Nouvel Observateur), mais les promesses des donateurs n'ont pas dépassé les 2,3 milliards de dollars.
Et combien de temps les réfugiés devront-ils vivre dans ce camp? Des décennies si l'on se réfère aux autres camps de réfugiés. Mais cela reste la solution la moins imparfaite pour leur garantir une aide humanitaire.
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