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L'Irak devient «un pays sûr»...

Dix ans après l’intervention américaine, la situation s’est suffisamment améliorée en Irak pour que les pays européens puissent y renvoyer les demandeurs d’asile. Et ce, même s’ils appartiennent à des minorités menacées. C’est du moins l’avis de la Cour européenne des droits de l’Homme.
Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des civils observent les lieux où vient d'exploser une voiture piégée à Bagdad le 25 juin 2013. Le même jour, en pleine célébration d'une fête chiite, une dizaine d'attaques similaires se sont produites dans la capitale irakienne, tuant près de 40 personnes. (Reuters - Thaier al-Sudani)

La juridiction du Conseil de l'Europe a débouté douze Irakiens – déjà déboutés du droit d'asile par la Suède – qui affirmaient qu'un renvoi dans leur pays les exposerait au risque d'être tués ou maltraités.

Dix d'entre eux sont des chrétiens, qui affirment avoir été menacés et persécutés par des groupes islamiques. Des membres de leur famille auraient été tués. Les deux autres, des musulmans sunnites, craignent d'être victimes de crimes d'honneur pour avoir entretenu une relation amoureuse que désapprouve la famille de leur amie.
                     
«La situation générale en Irak s'améliore lentement», affirme la Cour de Strasbourg qui conclut que le renvoi d'un Irakien vers son pays ne peut constituer en lui-même un mauvais traitement.

S'agissant des cas particuliers qui lui sont soumis, elle estime que les deux requérants exposés à une vendetta peuvent s'en prémunir en quittant leur région d'origine.
 
Quant aux chrétiens, elle les invite à s'installer dans le Kurdistan irakien, région du nord devenue quasiment autonome. Laquelle, «selon des sources internationales, est un espace relativement sûr où les droits des chrétiens sont généralement bien respectés».
 
Tout en reconnaissant les difficultés d'une telle migration à l'intérieur du pays, la Cour souligne que «des emplois sont disponibles au Kurdistan». «Les nouveaux arrivants ont accès à des services de santé ainsi qu'à un soutien financier de l'UNHCR (Haut commissariat pour les réfugiés des Nations Unies) et des autorités locales», ajoute-t-elle.
 
La Cour ne tient pas compte du dernier bilan des attentats et actes de guérilla commis en juin dans le pays et annoncé par l'ONU : 761 morts. Un pays où les attentats des rebelles sunnites d’al-Qaïda et d’autres organisations restent quotidiens.

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